Le voyage en Arménie – Avis +

Anna, médecin, tance son père Barsan (Marcel Bluwal) pour qu’il se fasse soigner. Le vieux n’en a cure et décide de rentrer dans son pays d’origine, l’Arménie. Anna décide alors de débarquer dans ce pays dont elle ne connaît rien, même pas la langue. Elle fait de très belles rencontres, à commencer par une jeune coiffeuse qui voudrait bien partir avec elle en France.

Anna (merveilleuse Ariane Ascaride) en recherchant son père découvre un pays sans voyager à l’aide d’un circuit touristique, mais par la rencontre avec les petites gens. La coiffeuse qui pense que la France est un Eldorado ; le chauffeur (Chorik Grigorian), vieux sage qui lui sert de guide ; le militaire sans illusions (Gérard Meylan) ; le jeune docteur (Jalil Lasper) etc.

Robert Guédiguian sait mieux que personne filmer ces « petites gens » (tout comme il l’a fait jadis en décrivant son quartier populaire de l’Esataque à Marseille) et il nous rend ce pays familier.

Le pays est pauvre, les trafics en tous genres pullulent. Quand Anna s’en aperçoit, elle n’hésite pas à prendre les armes pour défendre les malheureux. Ariane Ascaride prend alors une force qu’on ne lui connaissait pas dans ses films précédents (tourné avec son mari, Robert Guédiguian !). Elle est superbe. C’est le témoin de ce pays, et on s’identifie à elle.

A la fin, lorsque le vieux sage qui lui sert de guide lui fait découvrir le mont Ararat qui domine la capital – et que l’on voit en permanence – lui dit que cette montagne a été annexée par la Turquie, on a tous envie que ce mont redevienne Arménien.

Superbe et bouleversant !