Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer

Cette année encore, le festival présentera en avant-première de nombreux films inédits. Entre actualité brûlante et diffusion de films cultes, chacun participe à la fête selon ses envies : projections en présence de grands réalisateurs, nuits cinéma jusqu’à l’aube, sélection de courts métrages, séances familiales…

Le cœur de l’événement est la section compétitive longs-métrages, une sélection d’œuvres inédites. La programmation est complétée par des films hors compétition et des séances vidéo, le tout formant un ensemble alliant découvertes, exclusivités et grands classiques. Depuis 1994, le Festival du Film Fantastique de Gérardmer a révélé certaines des œuvres les plus marquantes du cinéma fantastique telles que Scream de Wes Craven, Cube de Vincenzo Natali, Dark Water d’Hideo Nakata, L’Echine du Diable de Guillermo del Toro ou Créatures Célestes de Peter Jackson. Tremplin pour les jeunes réalisateurs, la catégorie courts-métrages est axée sur la production française.

Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer a aussi la particularité d’associer le cinéma aux autres arts fantastiques. Les différents lieux de la ville accueillent les visiteurs au rythme des contes féeriques, des spectacles de rues, des espaces maquillage, des expositions artistiques… Les aventuriers des mondes virtuels se plongent dans les univers alternatifs des jeux vidéo, les amateurs de lecture flânent entre salon littéraire et exposition bande dessinée, tandis que les chasseurs d’autographes partent en quête des personnalités conviées à la fête : artistes de cinéma ou de théâtre, célébrités du monde musical, auteurs et dessinateurs talentueux. Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer vous invite à frissonner, à rêver au cœur des salles obscures, aux côtés des grands noms du cinéma présents qui composent les différents jurys. Barry Levinson, Roger Corman, Paul Verhoeven, Christopher Lee, William Friedkin, John Carpenter, Christophe Gans, John Malkovich, Jacqueline Bisset, Tobe Hooper, Johnny Hallyday, William Shatner, Jean-Pierre Jeunet, Peter Coyote, Dario Argento, Claude Chabrol, Samuel Le Bihan, Alain Berbérian, Georges Lautner, Robert Enrico, Bill Pullman, Juliette Lewis, Mathilda May, Richard Bohringer, Antoine de Caunes, Roland Joffé, Catherine Jacob, Tcheky Karyo et bien d’autres ont ainsi déjà participé à cet événement.

THÉMATIQUE DE LA 13è EDITION : LA SUPERSTITION

Pour sa treizième édition, le Festival du Film Fantastique de Gérardmer ne pouvait axer sa thématique que sur ce nombre emblématique de l’univers fantastique qu’est le chiffre 13. Qui n’a pas eu peur un vendredi 13 ? Qui n’a pas ajouté un couvert lorsque le nombre des convives était de treize à table ? Ce nombre 13 est porteur de nombreuses superstitions ; superstition(s) qui sera le thème de cette treizième édition.

“La superstition est naturelle à l’homme ; je la crois même indestructible en un sens.” (Alain / 1868-1951)

Le nombre 13 a toujours été censé porter malheur et la superstition est toujours tenace. La raison principale évoquée est celle de la cène (dernier repas de Jésus) où Jésus entouré de ses 12 apôtres étaient 13 à table. La suite connue des événements a fait que le malheur a toujours été attaché à ce nombre.

Superstition (du latin superesse, être superflu, ou de superstare, s’élever au-dessus, être au-delà), mot par lequel les Anciens entendaient en général une crainte vaine et excessive des dieux, qui donnait naissance à des pratiques étranges. II eut chez les Romains un sens restreint : il désignait tous les rites étrangers à la religion romaine, tout culte non autorisé. Quand le christianisme se répandit, le titre méprisant de superstition fut appliqué à toute pratique entachée de paganisme et qui tendait à dénaturer la religion nouvelle.

Les théologiens catholiques définissent ainsi la superstition : péché contraire à la vertu de religion (chrétienne), par lequel on transporte à la créature le culte qui n’appartient qu’à Dieu seul, ou par lequel on rend à Dieu un culte défectueux, en faisant entrer dans ce culte des manières qui ne lui conviennent pas. Dans tout culte, il faut donc considérer deux choses :

1. l’objet auquel on le rend.

2. la manière dont il est rendu.

Lorsqu’on rend un culte au démon ou à quelque autre créature, ce culte est superstitieux par rapport à l’objet, parce qu’on met une créature à la place de Dieu. Lorsqu’on fait entrer dans le culte rendu à Dieu des pratiques ou des intentions basses, indécentes, vaines, superflues, le culte est superstitieux par rapport à la manière.

Par rapport à l’objet, il y a six sortes de superstitions : l’idolâtrie, la magie, le maléfice, le pacte, implicite ou explicite, avec les démons, la divination et la vaine observance.

Par rapport à la manière, il y en a deux sortes :

1. le culte faux, qui consiste à rendre à Dieu un honneur aboli ou spécieux, par exemple, en observant, comme religieusement obligatoires, la loi de Moïse, en vénérant de fausses reliques, ou en annonçant de faux miracles;

2. le culte superflu, qui consiste à employer dans l’exercice de la religion certaines choses dont l’Église ne se sert point, et qui sont vaines et inutiles, comme d’ajouter à la messe, ou à l’administration des sacrements, des cérémonies autres que celles qui sont indiquées dans les rubriques.

Les superstitions qui ont pour cause la simplicité ou l’ignorance, continuent ces théologiens, et qui ne proviennent que d’un culte superflu, qui n’est ni faux, ni indécent, ni injurieux à Dieu ou à l’ Église, ne sont point mortelles de leur nature. Telle est celle qui fait rougir au feu la clef d’une église dédiée à Saint-Pierre, et l’applique sur la tête des boeufs, des chiens et d’autres animaux, pour les guérir de la rage. Il était recommandé aux curés de travailler à l’abolition des superstitions de ce genre, mais seulement de l’avis et consentement de l’évêque, et lorsqu’ils pouvaient le faire sans scandaliser la foi du peuple.

Cette lutte contre les superstitions n’a pas été complètement heureuse, puisque, aujourd’hui même, certains esprits croient encore aux songes, aux présages, aux nombres et aux jours funestes, aux accidents qui portent malheur, etc.

Les humains deviennent plus superstitieux à mesure qu’ils éprouvent un plus grand nombre d’accidents dans le cours de leur vie; les joueurs et les marins en sont la preuve frappante. La superstition, étant le résultat d’un sentiment mal raisonné, se fonde souvent sur des faits réels; par exemple, beaucoup de chrétiens regardent le vendredi comme un jour funeste, parce que c’est ce jour-là qu’est mort Jésus, et ils n’entreprendraient rien un vendredi. D’autres ont une crainte superstitieuse pour le nombre 13, probablement parce que Judas était le 13e apôtre de Jésus.

LE PRESIDENT DU JURY LONGS METRAGES

Le 13e président du jury des longs métrages est le réalisateur japonais Hideo Nakata.

Hideo Nakata est un fidèle du Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Le festival avait notamment présenté son film Ring en compétition en 2000, suivi un an plus tard de la Nuit Ring. En 2003, il remporte le Grand Prix du festival avec son film Dark Water, succès à la fois critique et commercial.

Il prépare actuellement le tournage de son prochain film The Eye, dans lequel il dirigera la comédienne américaine Renée Zellweger. Le film est un remake du film éponyme hongkongais réalisé par les frères Pang, sélectionné en compétition au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2003.

Biographie

Né le 19 juillet 1961 dans la préfecture d’Okayama, Hideo Nakata étudie à l’université de Tokyo pour devenir ingénieur ou journaliste. Ayant travaillé sur plusieurs plateaux de tournage, le virus du septième art le contamine.

Cinéphile sans formation appropriée, il préfère comme beaucoup de ses confrères apprendre sur le tas. Parvenu au terme d’un séminaire de Shigehiko Hasumi, maître à penser de la nouvelle génération de cinéastes et aujourd’hui doyen de l’université de Tokyo, il choisit d’intégrer la Nikkatsu.

Hideo Nakata devient assistant-réalisateur, apprenant son métier en compagnie de son mentor, Konoma Masaru, un metteur en scène expérimenté ayant un amour incommensurable pour le septième art.
Suivant le parcours classique du metteur en scène nippon, il fait ses armes à la télévision (God’s Hand en 1992 et trois courts métrages pour la série de docu-fiction Véritables Histoires d’Horreur), où il rencontre son alter ego, le scénariste Hiroshi Takahashi.
En 1996, grâce au producteur Takenori Sento, Hideo Nakata réalise L’Actrice Fantôme qui contient déjà les germes de Ring.

Ce même producteur lui confie ensuite la réalisation du long-métrage Ring. Le scénario prévoit, contrairement au livre, un personnage féminin central et un mixage culturel entre films d’horreurs classiques occidentaux et japonais. Hideo Nakata revient avec ce film à de vraies notions de découpage, proches de la mise en images des meilleurs mangas. Directeur d’acteurs exigeant, il parvient également à obtenir une formidable intensité dans le jeu de ses comédiens.
Variation sur la fascination de l’image filmée comme dernier clin d’oeil d’un cinéaste aux oeuvres qu’il admire, «Ring fait d’Hideo Nakata l’un des chantres de la nouvelle vague nippone qui, de Kiyoshi Kurosawa à Shinji Aoyama en passant par Takashi Miike ou Shinya Tsukamoto, redonne vie depuis le début des années 90 à une cinématographie dévastée par la crise des grands studios.
Le triomphe de Ring et de sa séquelle lui apporte une grande notoriété. Cette dernière lui permet de renouer avec ses amours premières. Il ne s’émancipe pas tout de suite du genre fantastique, comme en atteste Le Cerveau de Verre et enchaîne en réalisant Chaos, un film très romantique prétexte à rendre hommage au cinéma d’Hitchcock et à la littérature d’Egdar Allan Poe.

Hideo Nakata met ensuite en scène Sleeping Bride, l’adaptation d’un manga d’Osamu Tezuka, adaptation libre sur la Belle au Bois Dormant, et s’attaque conjointement au panégyrique et au documentaire SM dans Sadistic and Masochistic, oeuvre rendant hommage à son mentor, Konuma Masaru.

En 2001, il réalise Last Scene, un long métrage tourné en vidéo racontant l’histoire d’un acteur de cinéma muet qui joue pour la télévision. L’année suivante, il signe The Embalmer puis Dark Water, l’adaptation d’une nouvelle de Koji Suzuki qui a fait cette année l’objet d’un remake américain réalisé par Walter Salles. 2005 a également marqué les débuts d’Hideo Nakata à Hollywood où il a dirigé Naomi Watts dans Le Cercle – The Ring 2, remake de son propre film tourné en 1999.

Filmographie

1996 : L’Actrice Fantôme

1997 : Assassin’s Town

1998 : Ring / Joseph Losey,The Man with Four Names (documentaire)

1999 : Ring II / Le Cerveau de Verre

2000 : Chaos / Sleeping Bride

2001 : Sadistic and Masochistic (documentaire) / Last Scene

2002 : The Embalmer

2003 : Dark Water

2005 : Le Cercle – The Ring 2

LE PRESIDENT DU JURY COURTS METRAGES

Le 13è président du jury des courts métrages est le comédien, scénariste et réalisateur français: Sam Karmann.

Biographie

Sam Karmann débute au cinéma en 1981 dans Le grand pardon d’Alexandre Arcady, qu’il retrouve deux ans plus tard pour Le grand carnaval.
Après avoir joué dans La balance de Bob Swaim, Réveillon chez Bob de Denys Granier-Deferre, Hiver 54, l’abbé Pierre de Denis Amar ou encore Train d’enfer de Roger Hanin, il devient un des mulets de la série télévisée Navarro. Sam Karmann est aussi très présent sur les planches, il est dirigé notamment par Jean-Pierre Bouvier (Ruy Blas et Don Juan) et Roger Hanin (Argent mon bel amour, Le cocu magnifique et Henri IV).

En 1992, il écrit et réalise Omnibus, son premier court-métrage, qui est primé à maintes reprises (Oscar, Palme d’Or, Bafta Awards…).
Intime de la bande Jaoui / Bacri, il interprète d’abord au théâtre puis au cinéma en 1993 le rôle de Jacques dans Cuisine et dépendances, et les retrouve pour Le goût des autres d’Agnès Jaoui.
En 1994, il est le serial killer du film réalisé par les Nuls, La Cité de la peur et enchaîne ensuite les tournages pour la télévision et le cinéma.

En 1999, il découvre Kennedy et moi, le roman de Jean-Pol Dubois, qu’il décide d’adapter et de réaliser. Ce premier long-métrage est ainsi nommé dans la catégorie Meilleure Découverte au Bafta Awards, et son acteur principal, Jean-Pierre Bacri, est nommé au César du Meilleur Acteur.

En 2002, on a pu le voir dans Monsieur Batignole de Gérard Jugnot ainsi qu’au théâtre dans Love de Murray Schisgal, mise en scène par Michel Fagadau.

En 2003, il écrit et met en scène A la p’tite semaine, son deuxième long métrage en tant que réalisateur et interprété notamment par Gérard Lanvin, Jacques Gamblin et Clovis Cornillac.
En 2004, il joue dans le film de Maurice Barthélémy Casablanca Driver.

Filmographie

1981 : Le Grand Pardon d’Alexandre Arcady

1982 : La Balance de Bob Swaim

1983 : Le Grand Carnaval d’Alexandre Arcady / Ca va pas être triste de Pierre Sisser

1984 : Réveillon chez Bob de Denys Granier-Deferre / Les voleurs de la nuit de Sam Fuller / Train d’enfer de Roger Hanin

1986 : Under the cherry moon de Prince

1987 : La Rumba de Roger Hanin

1989 : Hiver 54, l’abbé Pierre de Denis Amar

1993 : Cuisine et dépendances de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui

1994 La cité de la peur – Le Film de Les Nuls d’Alain Berbérian

1998 : Ca reste entre nous de Martin Lamotte

1999 : Le Ciel, les oiseaux…et ta mère de Djamel Bensalah

2000 : Le Goût des autres d’Agnès Jaoui

2002 : Monsieur Batignole de Gérard Jugnot

2004 : Casablanca Driver de Maurice Barthélémy (En tant que Scénariste et réalisateur)

1992 : Omnibus (court métrage)

1999 : Kennedy et moi d’après un roman de Jean-Pol Dubois

2003 : A la p’tite semaine