Là où chantent les écrevisses – Avis +/-

Présentation officielle

Kya, une petite fille abandonnée, a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord. Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur la  » Fille des Marais  » de Barkley Cove, isolant encore davantage la sensible et résiliente Kya de la communauté.

Sa rencontre avec deux jeunes hommes de la ville ouvre à Kya un monde nouveau et effrayant ; mais lorsque l’un d’eux est retrouvé mort, toute la communauté la considère immédiatement comme la principale suspecte. À mesure que la vérité sur les événements dessine, les réponses menacent de révéler les nombreux secrets enfouis dans les marécages.

Avis de Valérie

Dans le marais de Caroline du Nord, une famille semble vivre heureuse, en marge de toute civilisation. Il y a le père et la mère, trois filles et un garçon. Si tout semble idyllique, les bagarres entre le père et la mère deviennent de plus en plus graves, au point où un matin, la petite Kya voit sa maman terriblement meurtrie partir, sans un regard pour elle.

Puis, au fur et à mesure, les autres membres de la famille s’enfuient, et la gamine finit par se retrouver seule, avec pour unique bien : un toit au-dessus de la tête. Un voisin continue de la visiter, et lui apprend à lire et à s’instruire. Cela lui permet également de ne pas totalement se désocialiser, et de grandir.

Celle qui a su survivre à la faim, l’abandon de sa famille et la solitude, se confie totalement en la richesse de la nature qui l’entoure, qui la chérit. Elle l’étudie, la peint, la récolte, la commente, et le lien qu’elle crée avec cette entité est le plus puissant de tous ceux qu’elle nouera tout au long de sa vie.

Devenue adulte, confrontée aux accusations de meurtre du beau gosse local, elle n’a que ‘sa’ vérité pour espérer s’en sortir et retrouver son paradis.

Située dans les années soixante, la narration se confronte aux différentes injustices de l’époque : le racisme, le sexisme, la violence conjugale… tout étant lié à la bêtise crasse de l’homme blanc d’alors, dans un état du Sud des Etats-Unis.

Si l’image est très belle, l’action manque de rythme et d’un vrai contexte social qui ne soit pas totalement idéalisé et trempé dans le sirop des bons sentiments. On a quelquefois l’impression de se retrouver devant un téléfilm de l’après-midi sur TF1 qui aurait eu plus de moyens pour meubler l’image. On apprécie le voyage, jusqu’au moment où l’héroïne est confrontée aux affres des sentiments amoureux.

Le personnage de Kya (adulte) sonne faux la plupart du temps, et si Daisy Edgar-Jones est plutôt bonne, elle propose parfois des émotions qui ne correspondent pas au moment choisi. Son visage expressif séduit, mais ne convainc pas toujours, au contraire de la jeune actrice qui l’incarnait enfant.

De plus, il s’agit d’une sauvageonne qui n’a connu pour vivre son adolescence et le début de l’âge adulte que l’amitié d’une famille d’afro-américains et de Tate, son voisin. Ce n’est pas l’image que renvoie l’actrice qui l’interprète, trop bien mise, coiffée et maquillée lorsqu’il le faut. Autour d’elle, c’est un sans-faute ! C’est donc vraiment du côté de la réalisation et du montage qu’il faut regarder.

Sans spoiler, on a également un peu de mal avec la morale finale qui oublie les secondes chances, le concept de rédemption et la justice des hommes. Par contre son originalité et l’immersion merveilleuse dans les marigots permettront aux spectateurs de profiter du voyage… et de l’apprécier !

Fiche technique

Sortie : 17 août 2022
Durée : 125 minutes
Genre : drame
Avec Daisy Edgar-Jones, Taylor John Smith, Harris Dickinson…
Titre original : Where The Crawdads Sing