La malédiction de l’elfe noir – Avis + et +/-

Présentation de l’éditeur

Après la conclusion du Pacte, le peuple des faës s’est réfugié sur la mythique île de Morar, au large des côtes d’Ecosse. A la cour de Faërie, la reine Aoibheal, fâchée contre son époux, s’extasie avec malice sur le charme d’in mortel du nom de Hawk, qui a le don de séduire toutes les femmes.

Aucune ne lui résiste, affirme-t-elle. pas même elle. Ivre de jalousie, le roi Finnbheara convoqué son bouffon, Adam Black et lui ordonne de trouver une femme d’une beauté parfaite, mais indépendante, qui refusera de se laisser séduire par Hawk. Et c’est ainsi qu’Adrienne de Simone est précipitée du XXe siècle en 1513…

Avis d’Elaura

Après plusieurs années d’attente, les éditions J’ai Lu éditent enfin le début de la fameuse série des McKeltar, plus largement renommée Les Highlanders.

Premier titre de la série, c’est également premier livre de l’auteur, et l’on sent déjà une certaine maîtrise et un goût prononcé pour l’Écosse médiévale et ses furieux guerriers. Ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire, puisque Karen Marie Moning est connue pour ses beaux mâles alphas qui feraient fondre un troupeau de nonnes (il fait chaud d’un coup…).

Mais revenons à nos moutons (ou plutôt à nos guerriers), ce premier opus pose donc les bases d’un univers bien particulier où les légendes celtes sont à l’honneur. Nous sentons tout l’amour de l’auteur pour ce pays si particulier peuplé d’étranges créatures aussi belles que féroces et qui ajoute une touche de merveilleux bienvenue. Comme beaucoup le savent déjà, ce monde fantastique servira également de background à sa série d’urban fantasy Fever.

Si ce premier livre reste quand même une lecture agréable, il comporte quelques faiblesses. Nous notons avec indulgence des longueurs qui alourdissent le récit, il n’échappe pas à la fameuse « malédiction des premiers tomes ». Il lui faut poser les jalons d’un nouvel univers et présenter les protagonistes.

Mais ce qui est vraiment le plus énervant dans l’histoire, c’est l’héroïne. Certains ne seront peut-être pas tout à fait d’accord, mais le personnage d’Adrienne de Simone est tout sauf attachant et pour tout vous avouer, l’envie permanente de la gifler perdure durant les trois quart du roman.

Heureusement, comme nous le soulignions plus haut, les personnages masculins nous font oublier l’agacement perpétuel provoqué par Adrienne. Nous tombons très facilement sous le charme de Hawk, fier highlander et Laird de son domaine, dont la réputation d’amant ténébreux n’est plus à faire, mais qui a bien plus à offrir que des nuits endiablées.

En effet, son histoire avec Adrienne sera pleine de rebondissements et le mettra durement à l’épreuve, aussi, nous ne pouvons que développer une réelle empathie pour cet homme qui a déjà beaucoup souffert par le passé.

Bien sûr, nous croisons également la route de notre facétieux faë, Adam Black dont nous découvrons une personnalité peu commune, sombre et torturée, qui ne le rend que plus intriguant et séduisant à nos yeux.

En bref, un premier tome qui se laisse lire mais qui est loin d’être à la hauteur de ce que nous avons déjà lu de la Dame. Fort heureusement, nous connaissons son talent et notre addiction pour les mâles en jupette ne peut que nous pousser fiévreusement à lire la suite.

Avis de Callixta

Voilà une erreur réparée : J’ai Lu avait publié de façon un peu étrange la saga mythique de Karen Marie Moning, mais reprend tous les livres dans l’ordre en commençant par le tout premier tome (inédit !) de la série qui en comprend huit. Les fans seront d’ailleurs satisfaits de découvrir l’infâme Adam Black avant que sa propre histoire soit rééditée. Cet épisode le met particulièrement en valeur.

Pour les autres, ce sera un excellent moyen de découvrir cette saga qui avait fait date dans la romance paranormale alors encore balbutiante et qui avait souvent comme trame préférée, le time travel ou le voyage dans le temps.

Toute la saga de Karen Marie Moning est bâtie sur cette idée : des jeunes femmes de notre monde contemporain sont soudain propulsées dans l’Ecosse qui sort à peine du Moyen Âge et sont confrontées à des Highlanders à la virilité impressionnante.

Ajoutons pour terminer que chaque livre est imprégné de la magie que l’on associe à l’Ecosse et que les rois et reines Faes jouent un rôle fondamental. Les lecteurs de la série consacrée à MacKayla Lane y reconnaîtront aussi des personnages familiers et un monde qu’elle a poussé alors à son paroxysme.

Cette longue introduction faite, revenons à cet ouvrage qui n’est sans doute pas le meilleur de l’auteur ni de la série mais présente de façon maladroite peut-être ce que Karen marie Moning voulait faire.

Tout commence par une querelle à la cour des souverains Faes lorsque le roi s’irrite que sa reine a été séduite par un humain, un superbe Lord écossais surnommé Hawk. Pour le punir, son fou, Adam Black va chercher une jeune femme qui hait les hommes surtout très beaux. Hawk en tombera immédiatement amoureux mais sans espoir de retour.

La malédiction est vite mise en place, la jeune femme est trouvée au vingtième siècle, à Seattle en la personne d’Adrienne de Simone. Elle est littéralement jetée dans l’Ecosse du seizième siècle, en 1513 et Adam Black va se faire une joie de se placer au milieu des humains.

Le roman présente autant de faiblesses que de qualités. Il est difficile de ne pas s’étonner de voir Adrienne s’adapter en trois lignes à l’Ecosse de 1513 qu’elle trouve plus paisible, moins polluée et plus propice au romantisme que son siècle. Mais aussi de voir les austères forteresses écossaises devenir des châteaux confortables et aérés…

Karen Marie Moning prend ses aises avec l’histoire, pour le moins ! Difficile aussi de ne pas sourire à l’ineptie de la décision d’Adrienne qui a décidé que parce qu’elle avait été abusée par un homme très beau, jamais plus, elle n’en aimerait un. Elle résistera au superbe Hawk pendant une grande partie du roman sur ce simple fait.

Mais voilà, Karen Marie Moning a du talent et regorge d’idées. Les dialogues étincellent entre Hawk et Adrienne. Si la discussion est parfois étonnante quant aux sujets abordés, les répliques fusent avec bonheur et font sourire. L’héroïne ne regrette pas grand-chose de son siècle hormis son café et Karen Marie Moning fournit d’amusantes péripéties autour du breuvage que les Ecossais de 1513 essayent de se procurer. Plus encore, le monde des Faes, les légendes écossaises fournissent une passionnante toile de fond que l’auteur exploitera sans relâche après ce roman.

Quant à l’histoire d’amour, elle a sans doute un peu vieilli mais reste marquée par la beauté des unions éternelles entre une femme et un homme que tout sépare mais qui s’aiment par-dessus tout.

Hawk, séducteur patenté, surnommé « L’étalon royal » est bien plus fin et subtil qu’il n’y paraît. Bien loin du mâle alpha que l’on attend, c’est un homme qui est victime de la revanche prise par le roi d’Ecosse contre son père puis contre lui. Pour sauver les siens, il a tout accepté y compris l’humiliation d’être relégué à la place d’un vulgaire séducteur.

Adrienne est moins convaincante en femme trahie du vingtième siècle, la naïveté dont elle a fait preuve frisant le sottise ! Mais peu importe, l’érotisme feutré qu’utilise Karen Marie Moning et les jolies images qu’elle fait naître sont fort efficaces, malgré une tendance à une prose fleurie qui a vieilli, elle aussi.

Voilà donc un roman à découvrir pour voir comment le talent de cette auteur acclamée aujourd’hui est né. Ce récit montre encore des faiblesses et s’inscrit surtout dans un genre qu’elle a un peu délaissé aujourd’hui, celui de la romance paranormale. Elle a par contre conservé son goût pour la mythologie celte. Alors lisez ce livre pour toutes ces raisons ou seulement une d’entre elles, même si elle a fait beaucoup mieux après.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai lu
Collection : Crépuscule
Sortie : 2 novembre 2011
Prix : 7,40 €