La Peur – Avis +

Présentation officielle

Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, La Peur, en est le meilleur exemple. Construit comme un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses d’Irène, jeune femme adultère traquée par l’étrange compagne de son amant.

Manipulation ? Hallucination ? Comment échapper à cette tourmente sans fin ? On assiste au vacillement d’un couple qui ne se comprend plus… jusqu’au dénouement, véritable coup de théâtre.

Cette pièce, à l’esthétique cinématographique, s’inspire de l’univers d’Hitchcock, notamment du remarquable film Fenêtre sur cour.

Un spectacle palpitant.

Avis de Vivi

Le Théâtre Michel présente l’adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig
La Peur, qui met en scène un couple bourgeois marié avec deux
enfants, Irène (Hélène Degy), un peu trop femme d’intérieur et son mari Fritz (Aliocha Itovich). Avocat trop accaparé par ses dossiers, il les ramène et les étudie chez lui au grand désespoir de son épouse.

Dernier personnage : une femme mystérieuse (Ophélie Marsaud), pseudo-compagne d’un pianiste, elle va traquer et faire chanter Irène, quand cette dernière aura commis l’adultère. La peur que son infidélité soit révélée à son mari va peu à peu s’emparer d’Irène et dérégler la vie du couple ronronnant au rythme du tic tac arrêté de l’horloge…

Bouleversant !

Avis de Claire

La Peur est une nouvelle que Stefan Zweig a écrite en 1910, qui sera publiée en 1925 dans un recueil éponyme, et traduite en France dix ans plus tard. La pièce, revisitée par Elodie Menant, transpose l’intrigue dans un intérieur bourgeois des années 50.

La belle Irène est mariée à Fritz, avocat débordé. Mère de deux enfants, elle s’ennuie dans sa vie conjugale, mais surtout dans sa vie de femme. On comprend assez rapidement qu’elle a cédé aux avances d’un jeune amant. Cette liaison, loin de la combler, la stresse et la déstabilise. Elle est parfaitement incapable de l’avouer à son mari.

Un jour, elle se retrouve face à une jeune femme qui prétend être la fiancée de son amant. Celle-ci commence à la faire chanter. D’abord doucement, puis avec de plus en plus de virulence et de perversité. Pour Irène, la peur s’installe progressivement, s’insinuant à chaque minute de sa vie, dans chaque mot, dans chaque geste, dans chaque situation.

Dans ce huis-clos à trois voix, Hélène Degy, Aliocha Itovich, Ophélie Marsaud sont incroyables de justesse dans cette valse diabolique, où les sentiments à fleur de peau écorchent les âmes. La peur, tel un quatrième personnage qui n’aurait pas été invité à la noce, s’insinue peu à peu dans chaque souffle, dans chaque regard, dans chaque geste, jusque dans la salle, qui en frémit.

Magnifique !

Avis de Marielle

En complément des avis de Vivi et Claire, avis partagé pour une grande partie, nous avons eu la chance d’assister à une séance où le rôle d’Irène est joué par Elodie Menant qui a mis en scène cette pièce. Elle est une actrice brillante, en plus d’une excellente metteur en scène. Les deux autres comédiens sont tout aussi justes et le rythme tient le spectateur en haleine.

Elodie Menant a adapté librement la nouvelle de Stefan Zweig pour ce qui est de la chute. Ce choix est une ombre à la pièce, car il ne respecte pas la psychologie du personnage d’Irène. Malgré ce bémol, la pièce vaut d’être vue et ce n’est pas par hasard qu’elle connait un grand succès.

Prolongations jusqu’au 30 avril 2017.

Fiche technique

Théâtre Michel
38 rue des Mathurins 75008 Paris

Les jeudi, vendredi et dimanche à 19h & samedi à 19h15
Tarifs : 18 à 29 euros
Mise en scène : Elodie Menant
Avec : Hélène Degy, Aliocha Itovich, Ophélie Marsaud

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