La Femme au manteau violet – Avis +

Présentation de l’éditeur

Depuis qu’elle a appris, pour son anévrisme, Jo vit avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Opérer ? Pas opérer ? Avant de faire ce choix risqué, la jeune femme se réfugie chez son grand-père, Victor, ancien champion de boxe. Si l’avenir reste incertain, son passé n’en est pas moins mystérieux : un pendentif que possède le vieil homme la met sur la trace d’un visage, d’un prénom, d’un secret…

Du Devonshire au New York des années trente commence alors un périple intime parmi les airs de jazz, les flûtes de champagne et les gangsters de la Prohibition. Et tout au bout cette énigme : la femme au manteau violet…

Avis de Thérèse

Quel peut bien être le lien entre un boxeur qui en 1957 reconnaît une femme en manteau violet parmi les spectateurs de son dernier combat, Johanna (Jo) qui en 2018 apprend qu’elle risque à tout moment la rupture d’anévrisme et Charlotte qui en 1929 accompagne son mari, vigneron champenois, à New York à l’occasion d’un voyage d’affaires ? C’est ce que Clarisse Sabard va nous faire découvrir pas à pas tout au long de ce roman intense, riche en rebondissements et en émotions.

Quand Jo révèle à son grand-père Victor, ancien boxeur, qu’elle hésite à accepter l’opération, jamais sans danger, que les médecins lui conseillent vivement en raison d’un risque de rupture d’anévrisme, il lui confie un médaillon qu’il a reçu par courrier d’Angleterre une quinzaine d’années plus tôt, accompagné d’un message : « De la part de Charlotte qui n’a jamais oublié Gabriel. Ce souvenir vous revient de droit« . Intriguée et soulagée de pouvoir se concentrer sur un autre sujet que l’opération, Jo décide de mener l’enquête et part en Angleterre avec son amie Adeline.

1929 : Charlotte débarque à New York avec son mari Emile, pour un bref voyage d’affaires, pendant lequel ils ont confié leur fils Gabriel âgé de trois mois à ses grands-parents. Entre le travail de la vigne et le luxe de leur suite au Plaza, le contraste est considérable pour Charlotte, mais elle est bien loin de se douter que sa vie ne sera plus jamais la même…

Clarisse Sabard nous plonge dans le New York de la fin des années folles et de la prohibition, au milieu des gangsters, des bars clandestins, des clubs de jazz.

Charlotte découvre un monde tout nouveau pour elle. Son histoire avec Ryan l’entraîne dans un milieu violent, plein de pièges. Sa rencontre avec Curtis, le musicien noir dont le père a été pendu par le Ku Klux Klan, lui fait prendre conscience du racisme ambiant : les Noirs ne sont acceptés que pour servir ou divertir les Blancs.

Une nouvelle fois, Clarisse Sabard nous offre un formidable voyage entre les époques et les continents, au rythme des secrets de famille, des drames, des portraits de femmes combatives et volontaires, qui se relèvent après chaque obstacle, qui n’abandonnent jamais.

La passion de Charlotte pour la photographie, et particulièrement ses portraits des miséreux qui peuplent les rues de New York pendant la Grande Dépression qui suit le krach boursier de 1929, nous montre un autre aspect de la vie de l’époque.

Clarisse Sabard a effectué un imposant travail de documentation pour ce roman où on a l’impression d’entendre les musiciens de jazz, de sentir l’odeur des cigares et des alcools servis dans des tasses de thé dans les bars clandestins, d’entendre les coups de feu au milieu de la nuit.

Une lecture envoûtante, humaine et sensible pour voyager dans le temps, en même temps qu’une réflexion sur les liens entre passé et présent, l’amour, l’amitié, l’endurance.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 432
Éditeur : Pocket
Sortie : 4 mars 2021
Prix : 7,95 €