L’heure d’été – Avis +

Résumé

Dans la grande maison familiale, Hélène a invité ses trois enfants et ses petits-enfants pour fêter ses 75 ans. Elle vit dans le souvenir de son oncle, le célèbre peintre Paul Berthier mort il y a 30 ans, et elle sent que son heure est bientôt venue. Elle charge Frédéric, le seul fils qui habite encore en France, à s’occuper de vendre toutes les oeuvres d’art de son oncle, mais il ne veut pas : il veut conserver la maison familiale.

Avis de Luc

Le film est composé de trois parties égales, comme un concerto :

1/ La fête familiale, joyeuse. Edith Scob est rayonnante. Elle irradie le film de sa présence.

2/ L’héritage. Le frère Jérémie (Jérémie Régnier) qui vit à Shanghaï et la soeur Adrienne (Juliette Binoche) à New-York veulent vendre, au grand désespoir du troisième, Frédéric (Charles Berling). Malgré des sourires de circonstance, on sent bien qu’ils n’ont pas grand chose à se dire et le ton de cette partie est un peu triste.

3/ La vente des biens. C’est le tiers la plus passionnant de cette histoire. On entre dans le milieu fermé du monde de la restauration des oeuvres d’art et on pénètre dans le musée d’Orsay. Au départ, le film était une commande pour fêter les vingt ans de ce prestigieux musée et Olivier Assayas le filme avec respect et c’est superbe. La dernière fois que l’on a vu les coulisses d’un musée, c’était pour Belphégor de Jean-Paul Salomé et c’était un désastre (une trahison de la série télévisuelle de Claude Barma). Ici, on est dans la grâce et le film se termine sur une note heureuse.

Le plus étonnant est la description de la jeunesse, les petits-enfant d’Hélène. Le film commence et se termine sur la description de leur insouciance et donne au film un ton joyeux, ce qui contraste avec les premiers films d’Olivier Assayas sur les désarrois de sa jeunesse à lui : Paris s’éveille et L’eau froide, particulièrement cafardeux.

Olivier Assayas est un cinéaste majeur, sans doute le plus doué de sa génération, et le voir évoluer au gré des films est un véritable enchantement (comme Féderico Fellini ou Woody Allen). On a l’impression d’évoluer avec lui. Le voir maintenant décrire une jeunesse insouciante procure un véritable bonheur.

L’heure d’été est un véritable coup de coeur, le meilleur long métrage français de ce début d’année et c’est un film qui fait du bien, c’est rare !

Fiche technique

Genre : comédie dramatique

Durée : 100 minutes

Sortie : 05 mars 2008

Avec Edith Scob, Charles Berling, Juliette Binoche, Jérémie Rénier, Dominique Reymond, Valérie Bonneton, Isabelle Sadoyan, Kyle Eastwood, etc.