L’Etrange festival 2019 – Mondovision

L’Etrange Festival fêtait ses 25 ans, néanmoins nous n’avons pas pu voir 25 films de tous ceux qui étaient projetés pendant ces 11 jours de folie au Forum des Images !

Voici le premier retour concernant les films de la catégorie Mondovision !

Les films sont classés par ordre alphabétique.

Diner, film japonais de Mika Ninagawa (2019)
Oba Kanako est une jeune fille solitaire qui cherche à aller au Mexique. Pour cela, elle a besoin d’argent et s’embarque dans une affaire louche. Elle s’en sortira vivante en étant vendue à Bombero, un chef exceptionnel. Kanako va ainsi devoir jouer les soubrettes dans son restaurant Diner qui accueille les assassins du coin.

Mika Ninagawa offre une nouvelle fois une œuvre d’un esthétisme poussé ! Les couleurs ressortent et le décalage des personnages aussi. Diner est une adaptation d’un manga qui se révèle en réalité plus trash que sa version live action, et ça s’en ressent. On attend qu’il se déchaîne, mais il se retient trop longtemps. Diner souffre aussi d’une héroïne vraiment trop cruche et pleurnicheuse. Il est dommage que le personnage soit ainsi car il est énervant au possible, rendant ainsi de nombreux passages assez ennuyants.

Cependant, on passe tout de même un bon moment devant ce film et son final est absolument jouissif. D’abord, on peut reconnaître sous les traits des assassins de nombreux acteurs, Masataka Kubota sous le torturé Skin, Hongo Kanata avec un corps d’enfant psychopathe, mais aussi Anna Tsuchiya en folle de flingues. On remarquera aussi la présence d’Oguri Shun qui disparaît bien trop vite de l’écran, et de la sublime Maya Miki qui crève littéralement l’écran. (Avez-vous reconnu Saitoh Takumi d’ailleurs ?)

Little Joe , film britannico-allemand-autrichien de Jessica Hausner (2019)
Pour la Foire aux Fleurs, Alice, une phytogénéticienne va mettre au point une fleur qui rend heureux. Elle ne va cependant pas prévoir que ses modifications génétiques auront peut-être plus de conséquences que prévues.

Nous arrivons ici dans un univers proche du nôtre, les chercheurs manipulent le vivant pour en faire ce que la société de consommation souhaite. Alice offre sa création à son fils Joe, et l’appelle ainsi Little Joe. Néanmoins, il commence à se passer des choses étranges dans son entourage. Little Joe est un film peut-être un peu long, mais de notre côté, on n’a pas vu le temps passer. Son ambiance et sa mise en place prennent du temps et c’est normal, car Alice n’a pas envie de porte un jugement sur sa création. De plus, peut-être que se sont simplement les changements de sa vie qui lui donnent cette impression.

Il y a ici un joli jeu sur le soupçon de l’entourage et les évolutions des personnages. On peut rajouter à cela une fleur qui se révèle assez hypnotique, et malheureusement un bruit de fond assez dérangeant. En effet, lors de nombreux passages, la bande son est assez désagréable car très forte. On préconise la nécessité des boules quiès ! (Sortie nationale : 13 novembre 2019)

The fable , film japonais de Kan Eguchi (2019)
The Fable est l’adaptation d’un manga du même nom non-publié en France. C’est l’histoire de The Fable, un assassin de renom très doué. Cependant, son boss l’oblige à prendre une année sabbatique où il devra vivre une vie normale, mais surtout, il ne devra tuer personne. Sous le nom de Sota, il va avec sa collègue se retrouver à Osaka sous la surveillance du gang local. Malheureusement, des tueurs sont sur sa piste et il se retrouve au cœur d’une guerre de pouvoir interne.

Nous avons là une comédie de grande réussite, son humour est présent tout le long du film et les personnages ont des personnalités très prononcer, comme peuvent l’avoir les héros de manga. Sato montre un visage impassible dans la plupart des cas, saufs lorsqu’il mange de la nourriture brûlante ou regarde l’émission de son humoriste préféré. Mais à côté de cela, on retrouve de nombreux acteurs connus sous les traits de yakuzas (Osamu Mukai, Sota Fukushi, Yuya Yagira, etc.) . Ils s’énervent, frapper souvent avant de poser des questions, gueulent tout le temps et ont de belles cicatrices sur le visage.

Au-delà des bastons grandioses, il y a tout de même une petite aventure et des dilemmes qui s’imposent à notre héros. Voilà un film fun et hyper agréable, on ne s’ennuie vraiment pas une seconde et le rythme est absolument maîtrisé, bref, on espère vraiment une suite pour retrouver Junichi Okada dans ce rôle.

The lighthouse , film américain-canadien de Robert Effers (2019)
Deux gardiens de phares débarquent au milieu de nul part sur un petit îlot pour prendre la relève. Pendant 4 semaines, ils seront isolés du monde pour faire fonctionner le phare de l’île. Le vieux loup de mer s’impose et mène à la baguette le plus jeune. Ce dernier n’a pas l’habitude de la solitude et va essayer de tenir sans perdre la tête, mais la routine va peu à peu le ronger, comme l’attitude condescendante du plus âgé.

Dans un format qu’on ne voit plus, un grain sur la pellicule et le tout en noir et blanc. Le film est plutôt long, et la seule raison pour laquelle on ne s’endort pas, c’est qu’il y a toujours du son. Nous aussi, on subit les bruits du phare, les mouettes, la mer.

Il y a cependant des bonnes idées et Willem Dafoe est vraiment convainquant. On ne peut pas non plus nier que Robert Pattinson change un peu de son registre, mais cela ne suffit pas forcément à en faire un film passionnant. (Sortie nationale : 18 décembre 2019)

The room , film franco-belge-luxembourgeois de Christian Volckman (2019)
Kate et Matt débarquent dans une belle et grande demeure au milieu de nulle part. Ils se lancent dans une nouvelle vie et refont tout à neuf. C’est alors qu’ils découvrent une pièce qui leur donne ce qu’ils veulent. Ils en profitent et s’en amusent, jusqu’à demander la chose de trop.

Le couple ne vit pas cette nouveauté de la même manière, surtout que les choses de la chambre sont soumises à des règles. La question est de savoir comment ils s’en sortiront et surtout s’ils y arriveront. On arrive ici à une cage que le couple se fait lui-même, il s’isole et commence à vivre dans une bulle. The room démarre avec un peu de difficulté et ne nous surprend pas beaucoup, mais il utilise plutôt bien son concept.

Mais attention, ce film est à voir assez séparément de Vivarium, car les deux films utilisent des grandes lignes assez similaires, et de ce fait, on peut finir par être assez frustrés de certaines similitudes.