Journal d’un marchand de rêves – Avis +

Présentation de l’éditeur

« J’ai séjourné en hôpital psychiatrique. Pas de quoi fouetter un chat sauf lorsque, comme moi, vous êtes fils de stars. Par crainte du scandale, mes parents m’ont expédié loin d’Hollywood, dans la vieille Europe.

Les meilleurs spécialistes m’ont déclaré guéri. En vérité, la thérapie a échoué. Les songes ont repris, plus dangereux que jamais.

Malgré moi, je me trouve mêlé aux intrigues de puissants Rêveurs. Des gens charmants et bien décidés à m’éliminer, mais avec élégance.

M’entêter serait totalement déraisonnable. Pourtant, deux plaies à vif m’empêchent de tourner la page…

La première est une fille.

La seconde, une soif de vengeance.

Je m’appelle Walter Krowley. Vous tenez mon journal intime. Prenez-en soin. Ce livre pourrait devenir mon testament… »

Avis de Nancy

La quatrième de couverture donne envie et laisse présager un merveilleux voyage au pays des rêves… Et quel voyage !

Anthelme Hauchecorne a une imagination si débordante et fantasque que c’en est bluffant. Il nous convie à suivre Walter Krowley, un héros peu banal, plutôt nonchalant, mais avec de l’ambition, empoté et qui, par son manque d’intérêt pour tout, parait stupide. Le genre de personnage à qui on a envie de mettre des claques au début, mais qui se révèle vite attachant, drôle même s’il est toujours trop malléable tout au long du roman. Mais c’est ce qui fait son charme en fin de compte et sa singularité !

Walt, suite à une tragédie dans sa vie et pris dans la tourmente d’insomnies, se shoote jour et nuit aux somnifères. C’est dans son bain que tout commence. Il perd connaissance, sombrant dans une sorte d’abîme et se retrouve dans sa chambre, allongé sur le lit, crachant de l’eau. Sauf que… sa chambre n’est pas tout à fait sa chambre. Elle est inversée et… bleue. La porte en est fermée et par la fenêtre le paysage fait penser à une lune rouge, désertique et sans astres. En plus de tout ça, un étrange fil transparent relie sa cheville à quelque chose sous son lit. Et, en y regardant de plus près, il y fait drôlement sombre là-dessous. Et ça grogne ! Walter a basculé dans l’Ever.

Après quelques nuits à rêver et se voyant toujours enfermé dans cette chambre où d’une télévision l’image du Gouveneur de Doowylloh – reflet nocturne d’Hollywood – lui martèle les règles en vigueur à respecter, notre ami n’en peut plus et se fait la malle par la fenêtre. Ainsi débute un parcours abracadabrant, jonché de dangers, d’ennemis, de monstres et de technologie, de sable (oui, oui, de sable !), de trahisons et surtout d’amour.

Anthelme Hauchecorne tient d’une plume de maître son roman du début à la fin. Son esprit prolifique et débordant est un pur bonheur. On part dans un rêve fou, parfois brutal, mais souvent drôle et très touchant. Les fils conducteurs de la trame sont souvent perturbants et reflètent l’ingéniosité de l’auteur. Il nous surprend d’un coup au détour d’une phrase, d’un chapitre par une révélation, et seulement là on assemble les pièces du puzzle, scotchés par la virtuosité du maestro. Chapeau !

C’est assez compliqué de parler de ce livre sans trop en dire. Je vous convie donc à le découvrir par vous-même et de rester coi, comme je l’ai été, devant tant d’imagination. Et il faut ajouter à cela le superbe travail graphique de Miesis, et vous avez entre les mains en plus un magnifique ouvrage.

P.S. Note pour l’auteur : Je vous soupçonne d’avoir accès à Brumaire et d’avoir un peu trop consommé de sable… Je vous conseille fortement d’en faire un stock et de nous offrir encore des perles comme votre Journal d’un marchand de rêves !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 600
Editeur : L’Atelier Mosésu
Collection : Pepper
Sortie : 20 octobre 2016
Prix : 19 €