Le film d’une caméra DV a été retrouvé dans des ruines de ce qui fut Central Park, après la catastrophe qui a dévasté Manhattan. Il est présenté comme un document du department of defense américain. Je dis DV car cela me parait plus cohérent avec la façon dont les images sont présentées que le « from the SD card of a digital camera » que j’ai bien cru voir au début.
Rob (Michael Stahl-David) vient d’être promu au poste de vice-president (vipi) et part travailler au Japon (le vrai pays du godzilla). Ses amis ainsi que son frère Jason (Mike Vogel) organisent une fête surprise d’adieu dans son grand appartement de Manhattan. Son meilleur pote Hud (T.J. Miller) hérite de la caméra et de la responsabilité d’interviewer les convives pour faire une cassette d’au-revoir. Malheureusement, sur cette cassette, Rob avait enregistré sa sortie avec la sublime Beth McIntyre (Odette Yustman) dans le parc d’attraction de Coney Island, un mois plus tôt. Rob et Beth ont un gros crush, et la cassette débute juste après leur première nuit mais la distance entre New York et Tokyo est trop importante. La bande de potes sont en train de disserter sur le sujet quand soudain un tremblement de terre secoue l’appartement. Tout le monde grimpe très intelligemment sur le toit pour avoir une meilleure vue et ils doivent vite battre en retrait, des débris d’un building du South Manhattan tombant du ciel… Une fois dans la rue, un énorme projectile ricoche contre plusieurs bâtiments et s’arrête devant l’entrée de l’appart’ dans un effroyable grincement métallique. Ce n’est rien moins que la tête de la statue de la liberté !!! (ah… le godzilla est joueur).
Avis de Nicolas
Alors oui, on sait très bien que la ville va être dévastée par un vilain monstre… D’ailleurs, pourquoi les vilains monstres s’en prennent toujours à NYC ou Tokyo ? Et pourquoi pas Le Havre ou Dunkerque ? Mais pourtant on se laisse prendre par l’intrigue amoureuse et on rentre bien dans l’atmosphère de la fête. Il y a même Blake Lively, la Serena Van Der Woodsen de Gossip girl. Hmmm, je sens que je vais me faire des ennemies là… Mais : « Pourquoi est-ce que les filles ne sont pas aussi jolies dans mes soirées de geeks ? [[NDR : Parce que les geeks sont guère mieux ?]] « . Non, non, pas la peine de me répondre… [[Si, si !!]]
Si l’histoire et surtout la fin sont connues dès les premières images du film, ce n’est pas là que réside la qualité de Cloverfield. Mais c’est bien plus dans la réalisation et le traitement de l’image soit-disant-numérique de la caméra de Rob (accessoirement, on appréciera la durée de vie de la batterie et sa résistance aux chocs…).
Matt Reeves (qui n’avait auparavant réalisé que des séries TV et qui à créé et écrit tous les épisodes de Felicity) arrive à rendre réalistes les différentes scènes en montrant le moins possible.
Pris par la course effreinée des héros, on ne voit finalement que très brièvement « l’action »: les GIs attaquant au lance-roquettes l’énorme monstre, les dégâts provoqués par la bestiole sur les bâtiments… Tout cela n’apparait que du coin de la caméra avec un cadrage chaotique, dans une lumière trop faible et avec une mise au point hasardeuse.
Quand Hud, le caméraman, coupe l’enregistrement, on retombe brièvement sur la vidéo de Coney Island et cela ajoute une pointe supplémentaire de réalisme tout en mettant en opposition l’insouciance de cette journée d’amoureux et l’horreur des évènements qu’ils ont à affronter quelques semaines plus tard.
La recette est donc simple: Un godzilla filmé à la Blair witch project. Le résultat est scotchant mais ce genre de film divisera nécessairement les spectateurs.
Le jeu d’acteur est irréprochable car pas un instant on ne sort de l’idée que c’était un « reportage ».
Un budget de 30 millions de dollars donc plutôt raisonnable, et déjà 76M de dollars d’engrangés après quatre semaines de diffusion. Dans la production, on retrouve J.J. Abrams (copain d’enfance du réalisateur) à qui l’ont doit Lost, Alias et Felicity.
7.9/10 sur IMDB… Je suis complètement d’accord.
Fiche Technique
Sortie : 06 février 2008
Avec Michael Stahl-David, Lizzy Caplan, Jessica Lucas, etc.
Genre : science fiction
Durée : 90 minutes