Cinécinéma-Premier – Mon petit doigt m’a dit

L’histoire

Prudence (Catherine Frot) voit des complots partout. Elle est mariée à un colonel, Bélisaire (André Dussolier), qui, lui, se met en tête d’arrêter une organisation terroriste, devant rendre des compte à une vieille baderne (Bernard Verley). Le couple rend visite à la tente de Bélisaire dans sa maison de retraite. Après la mort de la vieille tante, Prudence apprend la disparition d’une des pensionnaire de la maison de retraite, Rose Evangélista (Geneviève Bujol). A l’aide d’une peinture retrouvée chez celle-ci, représentant une maison inquiétante, Prudence part à la recherche de Rose, plaquant son mari, sa fille Marie-Christine (Sarah Biasini) et ses petits enfants pour plonger dans un univers fantastique et inquiétant.

Avis de Luc

Mon petit doigt m’a dit est un vrai délice ! Une fantaisie débridée et cocasse où le réalisateur, Pascal Thomas puise dans un roman peu connu d’Agatha Christie : By the priking of my thumb (phrase que prononce Prudence quand elle réfléchit). Il dirige à nouveau Catherine Frot (après La dilettante) et elle est encore plus loufoque et enquiquineuse que d’habitude. Rien ne peut arrêter sa curiosité, pas même son mari (André Dussolier), dépassé par les évènements. Le périple de Prudence (Catherine Frot) en Haute Savoie nous emmène dans une dimension fantastique proche de Harry Potter. Une chorale de jeunes garçons (qui a l’air issue de l’école Poudlard !) rythme son voyage dans l’inconnu, et le film tourne au cauchemar.

Mais le ton de Mon petit doigt m’a dit reste léger et drôle. C’est la première adaptation d’Agatha Christie aussi fraîche et légère, conforme à l’esprit du roman.

Entourant le couple vedette, les seconds rôles sont savoureux : Laurent Terzieff (qui s’était consacré entièrement au théâtre, cela fait plaisir de le revoir au cinéma) en notaire inquiétant, Valérie Kapriski en dévote pas nette (là aussi, c’est un grand retour), Geneviève Bujol, sombre et troublante, Sarah Biasini (la fille de Romy Schneider) très fraîche, Bernard Verney en général farfelu : tout ce petit monde s’agite dans une danse délirante.

Bref, vous l’aurez compris, Mon petit doigt m’a dit est une fable joyeuse et tonique, un film qui fait du bien.