Chacun sa vérité – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi.  »
Pour gagner sa vie tout en restant sous les radars, Kouplan propose ses services comme détective privé. Se faire invisible, évoluer dans la jungle du Stockholm underground, il connaît : ancien journaliste d’investigation dans son Iran natal, Kouplan est sans-papiers.

La fillette de sa première cliente a disparu. Pour une raison mystérieuse, elle aussi souhaite éviter l’administration… Dès lors, de bête traquée, le clandestin se fait chasseur.


Avis d’Emmanuelle

Chacun sa vérité est un polar suédois qui n’est pas vraiment un polar, avec un héros qui n’est pas vraiment suédois.

Kouplan est un réfugié iranien en attente de régularisation, obligé de se cacher des autorités pour rester sur le sol nordiste. Il monnaye ses talents de limier pour aider ceux qui ne peuvent faire appel à la police. C’est ainsi qu’il va jouer les détectives privés amateurs pour une mère dont la fille a été kidnappée.

Le personnage principal a l’air d’avoir 15 ans, se sert de l’équivalent d’un minitel pour faire ses recherches sur Internet, utilise un mobile qui date de l’époque ou les IPhone n’existaient pas, et pose des questions naïves pour certaines, indécentes pour d’autres. Et c’est sa cliente qui le nourrit. Autant vous dire que pour résoudre l’énigme de cette disparition, ce n’était pas gagné. Et pourtant, Kouplan avance dans son enquête comme le lecteur dans ce livre qui ressemble plus à un roman psychologique ou de société.

Le héros est bien loin de l’image d’alcoolique divorcé que l’on se fait des détectives classiques, et c’est cette originalité, en plus de son statut de clandestin qui nous font tomber sous son charme.

Trafic d’humain ? Pédophilie ? Kidnapping d’un parent ? Le dénouement surprend un peu, et la dernière page, si elle n’apporte absolument rien à l’intrigue, voire, si elle tombe comme un cheveu dans la soupe, donne envie de lire la suite des aventures de Kouplan.

Avis de Valérie

Kouplan est un immigré clandestin d’origine iranienne, qui vit à Stockholm, en Suède. Fluet, il ne fait vraiment pas son âge, mais pour gagner un peu d’argent, il se propose comme détective privé pour des personnes qui ne peuvent pas passer par les voies officielles.

Il sait enquêter et sa stature lui permet de passer partout. Sa première cliente est une jeune femme qui pour des raisons qui lui sont propres, ne peut pas déclarer que sa petite fille, Julia – 6 ans, a disparu alors qu’elles faisaient des courses.

Tout en finesse, Kouplan va investiguer petit pas par petit pas, car il ne peut pas se permettre d’être remarqué par quiconque, d’autant moins par la police. Et le cas est difficile, car la gamine a disparu depuis dix jours, la piste est froide et l’angoisse de la mère complique tout interrogatoire.

Kouplan est un personnage atypique, il dit avoir 28 ans, mais en paraît 16. Il est intelligent, vif, et il apprend tellement vite qu’il arrive à se mettre à la place de la population locale, qui est pourtant à l’opposé de ce qu’il a toujours connu.

Le lecteur entre totalement dans la peau du jeune migrant, et la plongée est douloureuse, car empathique. Il n’y pas de jugement, mais un constat triste, sombre, malheureux. Le jeune homme montre que l’espoir est présent même si on n’en trouve pas une once autour de soi.

Pernilla est un personnage perturbé, mais passionnant également. Autour d’eux des petites gens, des badauds, des malfrats, les composantes de la population suédoise élaborent l’enveloppe réaliste du récit.

Un seul bémol, et il est personnel, les dernières pages éclairent un mystère du héros dont l’auteur aurait pu se passer. Un ‘trop’ qui alourdit ce si parfait équilibre, mais qui ne ternit pas du tout cet incroyable roman.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 304
Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Sortie : 11 janvier 2018
Prix : 6,95 €