Black Legends le Musical – Avis +

Présentation officielle

Ainsi s’ouvre Black Legends, grande fresque musicale qui, en 36 tableaux, retrace presque un siècle de la musique afro-américaine : du Cotton Club, donc, à l’élection de Barack Obama en passant par l’avant-guerre et la lutte pour les droits civiques.

Pour cette revue musicale destinée à tous les publics, 20 chanteurs, danseurs et musiciens s’activent sur un plateau où les instruments résonnent live : guitare, basse, batterie et cuivres. On s’émeut à l’écoute de Strange Fruit, A Change is Gonna Come ou Free, on danse sur ABC, Crazy in Love, le disco et le hip hop. Au fil des tableaux, on suit la lutte pour l’émancipation des Noirs américains, la violente absurdité de la ségrégation, la lutte pour les droits civiques, l’affirmative action et un espoir qui se concrétise enfin avec l’élection de Barack Obama, sans pour autant, hélas, occulter le racisme systémique américain.

En une heure trente, tous les grands noms de la musique noire américaine répondent présents, incarnés par des chanteurs et danseurs de haute voltige. Les costumes, les décors et le son épousent toutes les époques.

Avis de Valérie

Si la musique n’a pas de frontière, on peut tout à fait apporter au crédit des esclaves d’origine africaine la création de la musique moderne, du gospel à la soul, au disco, rock, R&B et autres déclinaisons. C’est pourquoi, ce musical qui par le biais de morceaux les plus connus des artistes noirs retrace leur Histoire aux Etats-Unis, est une pépite à ne pas manquer !

Pour réussir ce voyage dans le temps, il fallait des évocations simples qui puissent immédiatement faire tilt dans la tête des spectateurs, des chansons emblématiques et porteuses du message qui convenaient, et c’est une réussite de ce côté.

Les costumes et le choix des morceaux sont en adéquation et permettent de vraiment véhiculer l’histoire de l’esclavage, à l’émancipation et l’égalité des droits. Ce sous-titre est bien présent, mais c’est surtout la flamboyance des chansons qui enflamme la salle, comme rarement.

Bien sûr, il y a Strange Fruit de Billie Holidays, terrible sens poétique qui décrit les hommes noirs pendus aux arbres du Sud du pays comme d’étranges fruits, Said it, Im’ Black and Proud (Dis-le, Je suis noir et fier) de James Brown, cette affirmation à cette époque était phénoménale, What’s going on (Que se passe-t-il ?) permettait à Marvin , le crooner de l’époque, de dénoncer l’horreur de la guerre au Vietnam ; l’Etat se servant cyniquement de jeunes noirs comme chair à canon.

Le disco, le rap, et le R&B permettent de dresser le terrible portrait de la fin du XXe et le début XXIe où tous les espoirs d’égalité des chances sont permis, mais niés au quotidien. C’est donc une vision large et relativement précise, mais c’est surtout de magnifiques tableaux artistiques où expressions corporelles, danses, et chants subjuguent chacun des invités.

Quelques minuscules ralentissements nous font trépigner d’impatience, heureusement récompensée par des voix magnifiques. Rien ne peut remplacer cette qualité de tessiture, la beauté des interprétations qui, associée aux idées apportent le feu dans la salle. Le public, chante, se trémousse, se lève, applaudit à tout rompre… comme rarement vu ! Mention spéciale à l’orchestre live qui vit en même temps que la troupe le spectacle, en plus d’être d’excellents musiciens !

Même si certaines interprétations ne valent pas les monuments de la musique américaine, les Français proposent chaque fois des versions magnifiques, des morceaux de bravoure.

Pour n’importe quelle raison que vous décidiez de rejoindre Bobino pour assister au musical, vous ne pourrez qu’être ébloui par tant de talents !

Fiche technique

Date : jeudi 29 septembre au dimanche 8 janvier 2023
– du jeudi au samedi à 21h,
– le dimanche à 17h,
– du mardi au dimanche pendant les vacances scolaires

Adresse : Bobino – 14 – 20, rue de la Gaîté – 75014 Paris

Tarifs : de 29€ à 78€