Arte – A l’ombre de la haine

Mélo sentimental maîtrisé et totalement réussi, le scénario joue sur l’émotion, le non-dit, le regard, l’introspection qui se lit seulement sur le visage des deux protagonistes. Tout les oppose – pas seulement la couleur de peau – mais aussi le vécu, le ressenti, la classe sociale, leur appréhension de l’existence…

Ce drame psychologique est porté par les deux acteurs principaux, ainsi Halle Berry toute en charme et en souffrance (qui y gagna un Oscar bien mérité) et l’excellent Billy Bob Thornton, acteur complet, ici froid et frustre dont la carapace s’effrite pour laisser deviner une sensibilité d’écorché vif.

Peter Boyle prouve ici enfin qu’il est un authentique acteur et non le comique que l’on a l’habitude de voir. Quant à Heath Ledger, on regrettera une fois de plus sa disparition lorsque l’on a comme ici, un aperçu de l’intensité de son talent.

Sobre, efficace, la réalisation se laisse soudain aller lors de la scène d’amour entre les deux héros qui paraît alors d’une rare et magnifique impudeur saisissante (coupée pour la version américaine jugée trop osée !).

Indispensable !