Affiches cubaines – Révolution et cinéma – Avis +

Présentation officielle

60 ans après la Révolution à Cuba, le Musée des Arts Décoratifs dévoile, du 31 octobre 2019 au 2 février 2020, l’âge d’or de l’affiche cubaine des années 1960 et 1970 dans un contexte culturel et politique dont les artistes se sont emparés. Longtemps méconnue en raison du blocus et de l’isolement de Cuba, cette école stylistique commence tout juste à sortir du huis clos dans lequel elle s’est construite. Affiches cubaines. Révolution et Cinéma propose d’explorer cette effervescente production graphique à travers 300 affiches, principalement issues des collections du musée. Elle permet de découvrir et de comprendre l’éclosion de cette grande école d’affichistes et de suivre, à travers elle, l’histoire de l’État insulaire.

Avis de Marielle

Cette excellente exposition propose une rétrospective des affiches cubaines des années 1960 et 1970 complétée par une présentation du renouveau de l’affichage cubain au travers d’images destinées à un concours cinéma.

Les premières salles sont consacrées aux affiches marquant les événements successifs ayant amené à la prise de pouvoir de Castro, et aux compagnons d’armes tels le Che et Camillo Cientefuegos.

Castro avait mis en place à cette époque une Direction Orientation Révolutionnaire (DOR) et l’Organisation de Solidarité avec les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine (OSPAAAL) qui ont édité des affiches que l’on retrouve dans les salles suivantes.

Le cinéma était pour Castro une manière d’amener la culture dans la rue, moyen d’éduquer le peuple. Le rôle de l’ICAIS (Institut Cubain d’Art et d’Industrie Cinématographique) est à cet égard primordial pour le développement des affiches, étant un des plus importants commanditaires, sinon le plus important.

Le point commun des affiches de cinéma est l’absence des acteurs et de scènes de films, pour sortir des codes des Etats-Unis. Les artistes représentent leur interprétation des films qu’ils illustrent. Les styles graphiques sont très différents d’un artiste à l’autre. Castro laisse une grande liberté, contrairement aux autres dictatures socialistes de cette époque.

On rencontre aussi bien les influences du pop art, des comics, que du psychédélisme ou du cinétisme. Les affiches des graphistes les plus talentueux sont exposées (Félix René Mederos, Félix Beltran, Niko, Alfredo Rostgaard, Eduardo Munoz Bachs, Antonio Fernandez Reboiro etc.).

La chute de l’URSS fait entrer Cuba dans une crise économique dramatique. La production d’affiches s’arrête totalement. Beaucoup d’artistes de la période 60-70 quittent Cuba, souvent vers le Mexique, l’Espagne ou la Floride.

Comme vous pourrez le voir dans les dernières salles, une nouvelle génération d’affichistes prend la relève avec autant de talent que leurs ainés.

La plupart des affiches représentées sont issues de la collection du Musée des Arts Décoratifs. L’exposition réunit également des œuvres issues de la collection privée de Luigi Bardellotto, exposées pour la première fois en France.

Le Musée des Arts Décoratifs nous fait découvrir une œuvre graphique méconnue qui vaut vraiment le détour.

Fiche technique

Adresse : Musée des Arts Décoratifs
107 rue de Rivoli
75001 Paris

Métro : Palais-Royal, Pyramides, Tuileries

Horaires : ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h (nocturne le jeudi jusqu’à 21h)

Plein tarif : 11 € – Tarif réduit : 8,50 €