VOD : Adolescence – Avis +

Plateforme : Netflix

série britannique de (2025)

Présentation officielle

Le monde d’une famille bascule lorsque Jamie Miller, 13 ans, est arrêté pour le meurtre d’une camarade de classe. Les accusations portées contre leur fils les obligent à affronter le pire cauchemar de tout parent.

Avis de Chris

A six heures quinze du matin, Jamie Miller, 13 ans, est interpellé à son domicile. Il est suspecté de meurtre. Les preuves sont accablantes. Pourtant, l’adolescent nie les faits. Interrogé par la police, puis par des psychologues, Jamie dissimule une lourde vérité.

Créée par Stephen Graham qui joue également le rôle du père de l’accusé, la mini-série Adolescence s’attache principalement au suspect, à son entourage et à tout le processus judiciaire derrière cette interpellation musclée. La victime et les conséquences de son assassinat sont évoquées de manière subtile malgré un fait divers qui fait écho de plus en plus à l’actualité. Cette mini-série en quatre épisodes s’attarde sur des sujets qu’on a l’habitude de dissimuler sous le tapis, comme les pensées, désirs et pulsions des adolescents qui doivent faire face à une pression sociale omniprésente dans leur vie.

Entre l’effervescence des réseaux sociaux qui les plongent dans un univers adulte, voyeuriste et parfois malsain, de la banalisation de la sexualisation et le manque de repères des jeunes vis à vis de tout ce qui les entoure, c’est à travers l’histoire de Jamie que l’on comprend son état d’esprit et celui de bien d’autres comme lui. On peut également parler de la relation père-fils qui y est présentée, du point de vue des adolescents et de leurs pères, abordant ainsi le décalage entre les attentes, croyances et la réalité.

Le gros point fort d‘Adolescence provient du jeu des acteurs devant cette caméra en plan-séquence qui filme en temps réel ce qui se déroule devant nos yeux. Quatre épisodes : quatre plans-séquences parfois dynamiques, parfois plus intimistes, mais sans jamais être problématiques, jouant avec nos émotions. Le troisième épisode, bien que plus lent que les autres, est pourtant celui qui touche le plus, tant la sensation d’angoisse et de tension est palpable à travers l’attitude de la psychologue qui tombe des nues face à un adolescent intelligent et pourtant si paumé. Cette prouesse technique tant dans l’écriture, dans la réalisation que dans l’interprétation nous transporte dans l’intimité de personnes touchées par un drame inattendu.

Outre une réalisation aux petits oignons et un jeu d’acteur excellent, sans fausse note et salué d’un Emmy Awards pour l’interprète de Jamie, la bande originale est marquante à l’image du thème titre et de la chanson d’Aurora qui rend hommage à la victime. Ce drame psychologique peut diviser puisqu’il ne répond pas totalement aux questions qui sont posées. Il y a une certaine pudeur quant au fait de nommer les choses comme elles le devraient (même à l’image), mais elles restent suffisamment suggérées pour qu’on puisse comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire.

Ainsi, on ne peut que vous conseiller cette mini-série, mais si vous êtes parents, elle pourrait vous retourner l’estomac. L’idée même que des adolescents, aussi jeunes que Jamie, puissent avoir une telle haine et violence en eux perturbe. Néanmoins, la série vaut clairement le coup pour toutes les raisons citées ci-dessus et pour bien d’autres encore que nous ne pouvons détailler sans vous dévoiler ces vérités terrifiantes et pourtant si ancrées dans le réel.


Fiche technique

Sortie : 13 mars 2025
Durée : 4 × 60 minutes
Genre : drame psychologique
Avec Owen Cooper, Stephen Graham, Ashley Walters, etc.