
Éditeur : Pocket
roman de Caroline Scott
Présentation de l’éditeur
Une histoire d’amour et de deuil qui n’est pas sans rappeler les romans de Maggie O’Farrell. Un premier roman qui a reçu un excellent accueil outre-Manche.
Lancashire, 1921. La guerre est terminée et Emily attend désespérément le retour de son mari, Francis. Comme tant d’autres, il est porté disparu, présumé mort. Mais Emily refuse d’y croire, et l’espoir renaît lorsqu’elle reçoit une mystérieuse photo…
En France, Harry arpente ce qu’il reste des champs de bataille et photographie les tombes qu’il croise sur sa route, à la recherche d’indices qui pourraient le mener à son frère disparu. Lorsque les chemins d’Emily et de Harry convergent, tous deux savent la vérité à portée de main, et cette quête commune va leur révéler bien plus que ce qu’ils avaient pu imaginer.
Avis de Thérèse
Passionnée par la Première Guerre mondiale, après des études d’Histoire, Caroline Scott a pu avoir accès à de nombreuses archives en France et en Belgique. Même si Le Photographe des disparus est un roman et que ses personnages sont fictifs, il est inspiré de faits réels et étayé par une réelle base documentaire, ce qui ne fait qu’en renforcer la puissance émotionnelle.
En 1919, à la fin du conflit, la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth est responsable de plus d’un demi-million de tombes et mille deux cents cimetières en France et en Belgique. Quand, en 1920, la commission cesse son service de photographie, des photographes privés prennent le relais pour répondre aux demandes toujours nombreuses des familles qui souhaitent avoir, pour pouvoir faire leur deuil, une photographie de la tombe ou du dernier lieu connu de leur proche.
1921. Harry Blythe est photographe des disparus, il sillonne le Nord de la France et la Flandre pour répondre aux demandes des familles des soldats anglais morts ou portés disparus. Il a lui aussi participé à la Grande Guerre en compagnie de ses deux frères William et Francis. William sera tué dès les premiers mois. Francis sera mortellement blessé à l’automne 1917, sous les yeux d’Harry qui sera contraint d’avancer sous la mitraille. Il profite de ses missions pour rechercher la tombe de Francis.
Emily, l’épouse de Francis, a reçu une lettre officielle déclarant son mari « porté disparu, présumé mort« . Depuis quatre ans, elle espère toujours des nouvelles, peut-être son retour. Quand elle reçoit par courrier une photographie de Francis sur laquelle il lui semble plus âgé que la dernière fois qu’elle l’a vu lors d’une permission, un mois avant sa disparition. Elle décide de se rendre elle aussi en France, à sa recherche.
La quête d’Harry à travers le Nord de la France et la Flandre n’est pas sans grands bouleversements pour lui, elle le replonge dans ses souvenirs de 1916 et 1917, ses souvenirs de peur, de mort, de boue, de pluie, de bombardements, de froid, de faim, au fond des tranchées. Partager la recherche de la tombe ou des traces de Francis avec Emily est d’autant plus déchirant pour lui qu’il a toujours été amoureux d’elle sans jamais l’avouer, par respect pour son frère…
Aux côtés des hommes abîmés par la mort, physiquement, moralement ou les deux, Caroline Scott nous invite avec pudeur à une plongée à la fois dans l’univers angoissant des tranchées de la Grande Guerre, celle que tout le monde avait surnommée « la der des ders » en pensant que c’était la dernière, et dans le monde troublant d’après-guerre, entre la recherche des tombes, des corps, des traces des disparus, la reconstruction d’édifices bombardés et même de villages parfois complètement rasés, la constitution de cimetières pour ces soldats étrangers venus mourir en France, des cimetières où beaucoup de tombes portent pour seule indication « un soldat de la Grande Guerre, connu de Dieu seul »…
Un roman puissant, touchant, et un hommage nécessaire.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 560
Éditeur : Pocket
Sortie : 15 mai 2025
Prix : 10,30 €