Et à la fin, ils meurent – Avis +

Lieu : Paris

adaptation et mise en scène d’Antoine Brin

Présentation officielle

Gnangnan, les contes de fées ? Cucul, ces histoires pour endormir les enfants ?
Détrompez vous : avec leur lot d’amputations, meurtres, mutilations, cannibalisme et autres adultères, les versions originales ne sont pas à mettre entre toutes les mains !

Alors quand quatre personnages décident de prendre le contrôle du spectacle pour nous raconter la (sale) vérité sur les contes de fées, le résultat est un florilège de récits jubilatoires, irrévérencieux, crus et détonants de modernité !

Avis de Claire

En 2021, Lou Lubie publie, aux éditions Delcourt, Et à la fin, ils meurent, un petit bijou d’humour noir et d’intelligence. Dans cet ouvrage, qui est à la fois une déconstruction ironique du schéma patriarcal des contes autant qu’un rêve de gamine, la dessinatrice revisite avec talent les différentes histoires qui ont accompagné nos jeunes années. Il était donc particulièrement intriguant de découvrir comment ces derniers pouvaient être mis en scène et ce qu’en avait retenu Antoine Brin dans son adaptation.

Très fidèle au livre dans son ensemble, le spectacle le réinvente avec une drôlerie aussi pétillante que pertinente. Avec une économie de moyens qui fait la part belle à la créativité et à la débrouillardise, également moteur de l’humour (par exemple un simple mannequin sans tête paré d’une robe blanche maculée de sang fait office d’épouse de Barbe Bleue), la pièce enchaîne avec une efficacité redoutable les moments culturels, cocasses et croustillants dans une joyeuse cacophonie de références aussi loufoques qu’instructives.

Car c’est bien de cela dont il est question, à la fois dans le livre de Lou Lubie et dans la pièce, de nous informer, d’attirer notre attention, de nous montrer la crudité des contes dans ce qu’ils ont de plus révoltant ou choquant. Et pourtant, ils ont bercé notre enfance, ils ont forgé notre imaginaire, pour la plupart, ils nous ont aidé à grandir, murir, réfléchir. Se les réapproprier avec le regard du 21e siècle permet une redécouverte riche de sens, de symbolique et d’insolite.

Un spectacle drôle et captivant !


Photos : Sabrina Moguez


Fiche technique

Adresse : Théâtre de la Manufacture des Abbesses – 7, rue Véron – 75018 Paris
Horaires : du jeudi au samedi à 19H, jusqu’au 24 mai
Tarif : de 10 à 26 €
Texte et mise en scène : Céline Devalan, avec la collaboration artistique de Caroline Darnay
Avec Pierre-André Ballande, Virgile Daudet, Leïla Moguez, Clara Leduc ou Eugénie Gendron
Durée : 70 minutes