Appelez-moi Kubrick

Synopsis

Pendant des mois, Alan Conway, un parfait inconnu, s’est fait passer pour l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps, Stanley Kubrick. Conway ne connaissait rien du cinéaste ni de ses films, mais cela ne l’a pas empêché d’user et d’abuser de la crédulité de ceux qui pensaient approcher le réalisateur aussi mythique que discret.

Hilarante, pathétique, incroyable et pourtant authentique, voici la fascinante fable de l’imposteur, du génie et de la célébrité…

Secrets de tournage

Des premiers pas sur les traces du Maître

Il s’agit du premier film de Brian W. Cook, qui fut à plusieurs reprises l’assistant réalisateur de Stanley Kubrick, notamment sur Barry Lyndon, Shining ou enfin Eyes wide shut. Il décide donc pour ses premiers pas dans la réalisation de revenir sur cette dernière collaboration kubrickienne, en mettant en images le personnage d’imposteur qui avait défrayé la chronique en se faisant passer pour le cinéaste. Brian W. Cook fut aussi assistant-réalisateur sur de nombreux autres long-métrages, parmi lesquels L’Année du dragon, Last action hero ou Equilibrium.

Un scénariste fidèle au poste

Le scénariste du film Anthony Frewin est aussi un ancien collaborateur de Stanley Kubrick. Il fut son assistant dès les années soixante et le restera jusqu’à Eyes wide shut. Il est par ailleurs le producteur du documentaire sur le cinéaste Stanley Kubrick : A life in pictures. Il poursuit parallèlement une carrière d’écrivain de livres policiers.

Un acteur caméléon

Rentrer dans la peau d’un imposteur n’a pas été difficile pour John Malkovich, acteur-caméléon qui s’est spécialisé dans les rôles ambigus à double-fonds. On l’a ainsi vu chez Stephen Frearsen docteur Jekyll, où cette ambivalence dominait déjà.

Double Je

Le film est tiré d’un fait réel. C’est parce que Stanley Kubrick s’était retiré presque en ermite dans son manoir du Hertfordshire que l’imposteur Alan Conway a pu se faire passer pour lui auprès de nombreuses personnalités du show biz anglais. Alan Conway est né Eddie Alan Jablowsky en 1934, prétendant être un Juif polonais rescapé de l’occupation des nazis alors qu’il vient en fait de Whitechapel. A 13 ans il change de nom et devient Alan Conn, puis Alan Conway. Il part avec son épouse en Afrique du Sud puis rentre en Angleterre pour y fonder une agence de voyage dans laquelle il travaillera toute sa vie. Puis il quittera sa femme, prendra un amant, sombrera dans l’alcoolisme. Les services sociaux durent lui ôter la garde de son fils Martin dont il abusait sexuellement. C’est alors qu’il commença à se faire passer pour le fameux réalisateur américain, s’invitant en son nom dans les restaurants chics et les clubs de la capitale anglaise. Il trompa pendant plusieurs années des personnes crédules pensant avoir affaire au cinéaste, en réalité exilé depuis vingt ans dans son manoir de Childwickbury, près de la petite ville de Saint-Albans. Lorsque celui-ci apprit l’existence d’un menteur compulsif isurpant son identité, il en fut soi-disant très amusé. Alan Conway est décédé le 5 décembre 1998, précédant de quelques mois à peine la mort de son « double » Stanley Kubrick.

Un réalisateur à l’écart

Depuis qu’il avait emmenagé en Angleterre (par peur d’un conflit entre les USA et la Russie selon certains), Stanley Kubrick quittait très peu la petite ville de Saint-Albans où il avait élu domicile avec sa famille. Il refusait en particulier de prendre l’avion, donc par extension de retourner aux USA. Il sortait très peu, ce qui autorisait Alan Conway à jouer sur ce statut de reclus qu’avait Stanley Kubrick. La plupart des gens ne savaient pas à quoi ressemblait le metteur en scène, ce qui facilitait les escroqueries du faussaire. Les spéculations les plus folles sur les raisons de son exil et sur son mode de vie au manoir familial n’avaient en fait pas lieu d’être. Ainsi expliquait-il très simplement son choix: « Comme je suis metteur en scène, je dois vivre dans un centre de production parlant anglais, soit Los Angeles, soit New York, soit Londres. J’aime New York, mais ses capacités de tournage sont inférieures à Londres, Hollywood est mieux, mais je n’ai pas envie d’y vivre, j’aime bien être loin de tous les gens bidons de Hollywood ». Ce natif du Bronx exilé dans la campagne anglaise avait en réalité choisi un coin proche des studios anglais de Shepperton et Elstree. Le couple Nicole Kidman/ Tom Cruise a donc élu domicile en Angleterre pour les deux ans qu’a duré le tournage d’Eyes wide shut.

Le « vrai » Kubrick au cinéma

Le rôle de Stanley Kubrick, le « vrai », a été interprété en 2004 par Stanley Tucci dans Moi, Peter Sellers. Ce film relate la vie de l’interprète de Docteur Folamour, Peter Sellers.

Les 400 groupes

Le groupe de heavy metal anglais Head-On qui apparaît dans le film a été sélectionné parmi 400 autres groupes anglais portés candidats pour le film.

Full Pop Jacket

On trouve dans le film trois chansons du songwriter Bryan Adams. Ce chanteur d’origine canadienne a débuté dans la pop music dès l’âge de dix-huit ans et a déjà sorti quatorze albums. Ses chansons ont déjà été utilisées au cinéma, notamment dans Robin des Bois, prince des voleurs ou encore Jack. Les morceaux pour Appelez-moi Kubrick ont été enregistrés à Berlin avec l’Orchestre philharmonique allemand. « Nous avons enregistré trois titres en deux heures et demie, tout s’est déroulé à merveille », affirme le chef d’orchestre Klaus-Peter Beyer.

Fiche Technique

Avec John Malkovich, Marc Warren, Jim Davidson

Durée : 1H27

Titre original : Colour me Kubrick

Date de sortie : 04 Janvier 2006