Katie – Avis +

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

roman de Michael McDowell

Présentation de l’éditeur

Lorsqu’en 1871, la désargentée et intrépide Philomela Drax reçoit une lettre de son richissime grand-père déclarant qu’il craint pour sa vie à cause d’une famille peu scrupuleuse, les Slape, elle se précipite à la rescousse.

Mais le temps presse, car Katie Slape, une jeune femme dotée d’un don de voyance et d’un bon coup de marteau, est sur le point d’arriver à ses fins…

Démarre alors une traque endiablée, des rues poussiéreuses d’un village du New Jersey aux trottoirs étincelants de Saratoga, en passant par les quais de New York, Philo poursuit Katie… à moins que ce ne soit l’inverse ? Car personne n’échappe à Katie la Furie !

Avis d’Emmanuelle

Après la série Black water et le roman Les Aiguilles d’or, voici la nouvelle publication d’un écrit de Michael McDowell chez Monsieur Toussaint Louverture, dans leur collection poche aux magnifiques couvertures dorées et gaufrées, illustrées par Pedro Oyarbide.

Le roman commence comme une photographie de la société dans les petites villes de campagne : les riches exploitent les pauvres, assommés par des crédits aux intérêts exorbitants. La mère de Philomena Drax survit grâce à son travail de couturière, mais la crise et le progrès technologique l’ont laissée sur le bas côté. Au bord de la ruine, un possible espoir survient lorsque le grand-père fortuné leur demande de l’aide pour échapper à une famille de psychopathes parasites.

Car oui, le papy handicapé est maltraité et appauvri par sa belle-fille, son nouveau mari et la progéniture de celui-ci, le démon en personne, Katie.

Comme tout bon roman hommage à Dickens, l’héroïne n’a pas de chance. A chaque fois qu’un rayon de soleil éclaire sa morne existence, c’est pour être mieux anéanti dans le chapitre suivant. Mais Philomena est loin d’être l’ingénue à laquelle on s’attend, la petite pauvrette à sauver, la délicatesse incarnée. Non, elle est rusée et entrepreneuse. Katie, c’est tout l’inverse. Elle n’est pas très intelligente, mais grâce à son don de clairvoyance, elle chasse la chance et massacre ses victimes.

Les personnages auraient pu être des clichés, mais l’écriture de Michael McDowell en a fait pour l’une, l’exemple à suivre, pour l’autre, le monstre à fuir.

Ce roman est destiné à un public averti, parce que le sang coule à flots. Inspirés des Penny Dreadful du dix-neuvième siècle (hebdomadaire d’histoires horribles inspirées de faits divers, vendu un penny le numéro au Royaume-Uni), c’est le genre qui a donné naissance aux slashers de maintenant, où les héros sont poursuivi inlassablement par un serial killer. On est tour à tour indigné par tant d’injustice et horrifié par les scènes de meurtres. Bref, c’est une lecture des plus éprouvantes, de celle qui ne nous laisse de répit que la dernière page tournée.

Monsieur Toussaint Louverture a relancé l’édition en français des écrits complets de Michael McDowell, et avec ce livre, nous offre un moment de terreur jouissive.


Fiche technique

Format : poche
Pages : 455
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Sortie : 19 avril 2024
Prix : 12,90 €