Présentation de l’éditeur
Jacob Fincher a connu son heure de gloire comme romancier avant de sombrer dans l’anonymat. Animant désormais un cours d’écriture dans une petite université du Vermont, il est époustouflé par l’intrigue du livre qu’Evan, l’un de ses étudiants, ambitionne d’écrire.
Une intrigue absolument géniale. Le best-seller assuré. Quand Jacob apprend, quelques années plus tard, qu’Evan est mort sans avoir eu le temps de concrétiser son projet, il décide d’utiliser son idée fantastique.
C’est un triomphe. Mais, au plus haut de sa gloire, il reçoit un e-mail anonyme : Vous êtes un voleur. Jacob se lance sur la piste de celui qui le persécute, sans savoir alors à quel point ce jeu va s’avérer dangereux…
Avis de Thérèse
Jean Hanff Korelitz se livre à un exercice à la fois audacieux et périlleux dans cette mise en abyme, en nous proposant un roman qui raconte l’histoire de Jacob Fincher, auteur d’un best-seller basé sur une idée de thriller qui lui a été confiée par un de ses étudiants !
Il peut s’avérer ardu d’accrocher au début du livre quand on s’attend à être plongé immédiatement dans un thriller. Sur un rythme assez lent, très introspectif et descriptif, on fait la connaissance de Jacob Fincher qui, après avoir connu le succès avec son premier roman, se trouve réduit à animer des cours d’écriture dans une petite université du Vermont.
Désabusé et déçu par son rôle auprès d’apprentis auteurs, il est tout de même un jour fasciné par l’intrigue que lui révèle Evan Parker, étudiant antipathique et prétentieux, persuadé d’être bientôt le nouvel auteur en vogue. Quelques années après, il y repense encore et s’étonne de n’avoir jamais entendu parler de ce livre au succès assuré.
Il découvre qu’Evan est décédé peu de temps après leur rencontre et que le roman n’a jamais été écrit… Il décide de l’écrire et c’est effectivement LE livre de la saison, celui que tout le monde s’arrache. Mais quelqu’un sait que Jacob a volé l’idée d’Evan et menace de tout dévoiler.
On peut regretter que la quatrième de couverture soit sans doute un peu trop explicite et détaillée puisqu’elle révèle tout cela ! Ce n’est donc qu’après la page 124 qu’on découvre de nouveaux éléments et c’est un peu dommage…
A partir de là, le rythme s’accélère, avec l’entrée en scène de nouveaux personnages, la mise en place progressive du piège et, en parallèle, des extraits de Réplique, le best-seller « volé » par Jacob. On attend autant de comprendre qui menace Jacob de dévoiler la vérité que de découvrir enfin le fameux retournement de situation du best-seller qui surprend tous ses lecteurs.
Jean Hanff Korelitz est également critique littéraire (et aussi dramaturge, essayiste, productrice de théâtre), à travers ce thriller psychologique elle nous plonge dans l’envers du décor du monde de l’écriture, de l’édition, des écrivains et pose nombre de questions par rapport à la propriété intellectuelle, l’éthique, la responsabilité.
Peut-on parler de plagiat par rapport à un livre qui n’a jamais été écrit ? Un écrivain a-t-il des obligations vis-à-vis d’une idée qui ne lui appartient pas au départ mais que l’auteur initial n’est plus en capacité de développer ? A-t-il des responsabilités par rapport à l’histoire qu’il raconte ?
Mais Le Piège est bien un thriller qui sait nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page, il y a peut-être des choses à découvrir derrière l’histoire que souhaitait écrire Evan Parker et il faut peut-être aussi s’attacher aux différents sens du terme « Réplique« , titre du roman de Jacob.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 416
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 8 février 2023
Prix : 8,80 €