Lady Jane – Avis +

– Ce mandat nous autorise à emmener l’enfant qui vit ici.

La ville de Kingsdown, dans le Kent bénéficie d’un pub accueillant,… tant qu’on n’entend pas la voix qui émane de la cuisine. Béa, cuisinière émérite, est en effet atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette (elle ne peut s’empêcher de prononcer des grossièretés). Certains pourraient y voir un symbole de la confusion mentale qui a régné sur les Îles, Britanniques durant les années Thatcher[[cf. l’album La Dame de fer pour plus de précisions]].

Ceci n’arrange guère les relations conflictuelles « classiques » entre mère et fille. Aussi, Donald, le patron du pub, envoie-t-il Emma la fille de Béa en apprentie chez Jane, la vendeuse de gaufres.

Entre la femme de 44 ans et l’adolescente le courant passe. Mais très vite, Béa perçoit une fêlure chez Jane et décide de mener l’enquête. Lorsqu’elle avait l’âge d’Emma, Béa s’est retrouvée enceinte. Or, dans la Grande-Bretagne de l’époque être une jeune fille célibataire, enceinte et vivant chez un parrain tatoueur ne pouvait qu’attirer l’attention des services sociaux

À cheval sur deux époques, cet album évoque les conséquences de la loi Children Act[[cf. le documentaire d’Isabelle Cottenceau Angleterre, le royaume des enfants perdus (2013), ainsi que celui de Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas Les Enfants volés d’Angleterre (2016)]]
où selon le principe de précaution les autorités britanniques enlevaient sous des prétextes divers des enfants à la famille.

Évoquant des personnages profondément humains Lady Jane se situe dans la continuité de l’album précédent. Les protagonistes subissent les coups du sort (et de l’administration), encaissent, s’entraident et poursuivent leur route.

Fiche technique

Format : album
Pages : 72
Scénario & Dessin : Michel Constant
Couleurs : Béa Constant
Éditeur : Futuropolis
Sortie : 13 avril 2022
Prix : 15 €