Dans la gueule du loup – Avis +


Mon choix de vie, c’est justement de me tenir debout, vaillamment dans la gueule du loup, à la place de ceux qui n’iront jamais.

Falloujah, 31 mars 2004, quatre employés américains de Blackwater sont lynchés. Des coups de feu éclatent et les émeutiers se dispersent. L’un d’eux trouve refuge derrière un muret et commente en français : « Ici, c’est la gueule du loup ». À côté de lui, une femme dans ses habits noirs de veuve ne répond pas. Si Nina lui répondait en français, elle dévoilerait son identité de journaliste française œuvrant dans la clandestinité. Dix ans plus tard à Nice, Nina retrouve Abdel. Celui-ci est attablé dans un café avec Mahmound, un vieil ami de Nina, vétéran de la guerre en Tchétchénie.

C’est Mahmound qui a servi de guide à Nina lorsqu’elle était journaliste sous les bombes russes lors de la seconde campagne russo-tchetchène en 1999.

Les trois rescapés évoquent leurs souvenirs de guerre et leurs perspectives d’avenir. Pour Mahmound, elles sont limitées. Disposant du statut de réfugié en France, il n’a pas pu accéder à la nationalité française. Son engagement à la Légion étrangère a été refusé par un officier recruteur… d’origine russe. À présent, il est agent de sécurité chez un des nombreux oligarques russes installé sur la côte d’Azur.

Visiblement inspiré de l’expérience d’Anne Nivat[[prix Albert-Londres pour son livre Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie (Fayard, 2000 & Le Livre de Poche, 2001).]] cet ouvrage superbement illustré apporte un témoignage précieux sur ces conflits récents.

Fiche technique

Format : album
Pages : 128
Scénario : Anne Nivat & Jean-Marc Thévenet
Dessin : Horne
Editeur : Marabulles
Sortie : 17 mars 2021
Prix : 19,95 €