Les Monstres – Avis +

Editeur : Pocket

roman Maud Mayeras

Présentation de l’éditeur

Séquestrés depuis toujours, que feront-ils si la porte s’ouvre ?

IIls vivent dans un  » terrier « . Les enfants, la mère. Protégés de la lumière du jour qu’ils redoutent. Sales et affamés, ils survivent grâce à l’amour qu’ils partagent et grâce à Aleph, qui les ravitaille, les éduque et les prépare patiemment au jour où ils pourront sortir. Parce que, dehors, il y a des humains. Parce que eux sont des monstres. Et tant qu’ils ne seront pas assez forts pour les affronter, ils n’ont aucune chance.

Mais un jour Aleph ne revient pas, et les humains prédateurs cognent à leur porte. Alors, prêts ou pas, il va falloir faire face, et affronter cette terrifiante inconnue: la liberté.

Avis de Thérèse

Maud Mayeras explique que, petite fille, la passion pour la lecture lui est venue grâce à Stephen King. En lisant ses romans, et tout particulièrement « Les monstres », on se rend compte qu’elle a été à bonne école, elle ne nous épargne aucune horreur, aucun frisson, aucune angoisse.

Enfermés dans une cave, le Terrier, vivent une femme et deux enfants, sous la surveillance d’un ogre qui les nourrit, qui veille à leur éducation, qui leur enseigne qu’ils sont des monstres avec des capacités supérieures, qu’ils ne peuvent pas sortir à l’extérieur parce que les humains les tueraient et que la lumière du jour les brûlerait, qui leur lit des contes cruels pour alimenter leur haine des simples humains. Mais un jour l’ogre ne revient pas, la porte du terrier est ouverte, les « monstres » doivent affronter l’extérieur…

Maud Mayeras réussit à créer une atmosphère lourde, oppressante et malsaine tout au long des pages d’un livre qu’on a parfois envie de refermer parce que c’est trop dur, mais qu’on ne peut pas lâcher parce qu’on veut savoir. Savoir comment ces « monstres » vont affronter le monde extérieur qui leur a toujours été présenté comme hostile, savoir depuis quand ils étaient enfermés dans cette cave, savoir qui est l’ogre, savoir si les « monstres » vont comprendre qui est le monstre dans cette histoire…

Certains chapitres sont à la première personne, donnant la parole à la plus âgée des monstres. Peut-être bien les chapitres à la fois les plus effrayants et les plus émouvants, où on prend conscience de la profondeur du conditionnement qu’ils ont subi depuis leur naissance. Dans le monde extérieur, tout leur est étranger, la lumière, les odeurs, les sons, l’espace. Ces monstres, on ne sait si on doit les craindre ou les aimer…

Ce récit anxiogène semble un puits sans fond d’horreurs. Quand on imagine avoir compris le pire, Maud Mayeras arrive à nous surprendre par une nouvelle révélation.

Des chapitres courts qu’on dévore en frissonnant, un rythme intense, haletant, une écriture à la fois sombre et fluide, Maud Mayeras ne nous laisse pas reprendre notre souffle dans ce roman qui pose les questions du conditionnement, de l’emprise, de la domination et de la soumission.

Difficile de ne pas penser à la poignante nouvelle Journal d’un monstre de Richard Matheson et à l’abominable (mais incontournable) roman de Sarah Cohen-Scali, Max. Mais Maud Mayeras a une approche totalement différente.

Les monstres, un roman monstrueux, et monstrueusement réussi !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 331
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 13 janvier 2022
Prix : 7,70 €