Serial killeuses : le meurtre en série au féminin – Avis +

Présentation de l’éditeur

L’univers des tueurs en série, et tout le fantasme qui entoure ces êtres capables des actes les plus barbares, attire et interroge. Le nombre de séries, de films, de documentaires, de programmes de télévision comme Faites entrer l’accusé ou Snapped, et de livres basés sur ces affaires plus que macabres le montrent. Mais en dépit de cet engouement médiatique, il y a très peu d’ouvrages consacrés aux tueuses en série.

Pourtant ces femmes multi-criminelles existent. Un peu moins nombreuses, certes, mais tout aussi tordues que les hommes ! Et même si leur mode opératoire est souvent moins sanguinaire que celui des tueurs – elles sont peu à avoir recours aux armes à feu et armes blanche, la plupart d’entre elles ont tendance à privilégier le poison, la strangulation, la suffocation, l’étouffement – leurs crimes n’en demeurent pas moins effroyables.

C’est ce que Virginia Ennor vous expose en s’attaquant dans cet ouvrage à onze des pires tueuses en série qui ont fait trembler le monde, fasciné les médias, et mobilisé les services de polices spécialisés pendant plusieurs années. Son récit rigoureux éclaire les histoires de ces tueuses et apporte ainsi un éclairage inédit sur leurs motivations meurtrières, leurs profils psychologiques, et sur ce qui les différencie les unes des autres. L’auteure laisse par ailleurs une large place aux victimes, car n’oublions pas qu’au coeur de ces funestes parcours, demeure le calvaire de beaucoup d’innocent(e)s.

Avis de Valérie

Toutes les personnes ayant un peu étudié le sujet le savent, le tueur en série est un Américain, blanc, autour de la trentaine. Mais ces statistiques n’affichent que la généralité que démentent bien sûr toutes ses femmes qui ont pris plaisir à éliminer régulièrement leur prochain.

Les meurtriers en série fascinent, car ils s’affranchissent de la règle la plus sacrée depuis le début de l’humanité, sans raison autre que leur décision orientée souvent par un passé ou un événement traumatiques, ou une sociopathie qui n’a pas parfois pas de racines dans l’enfance.

Parmi les personnalités, bien sûr la plus célèbre est Aileen Wuornos, dont le film a permis à l’actrice Charlize Theron de remporter un Oscar. Il y a également la Britannique Rosemary West, épouse et complice de Fred West, dont on a entendu parler il y a peu. D’autres noms ne vous diront rien, mais leurs parcours sont connus, comme Theresa Knorr ou Dorothea Montalvo-Puente Le dernier portrait est réservée à la Française Ludivine Chambet.

Le style de l’auteur est très journalistique, mais adressé au grand public. Elle entame un dialogue avec le lecteur, dynamique, dans une langue familière qui conviendra à un large public, sans non plus impressionner par sa qualité. Certaines locutions surprennent (mitan, jacter…) et quelques fois, on a le sentiment que des morceaux n’ont pas été traduits correctement, alors que l’auteur est francophone (under the patio ??). C’est étonnant, mais ne gêne pas la lecture. Le texte est précis et fluide.

Virginia Ennor a exécuté un énorme travail de documentation et a ensuite fondu tout ce qu’elle a lu en articles intéressants et bien construits. Ce sont donc des portraits biographiques plus que psychologique qui sont présentés, même si les évidences de ce côté sont incluses, et d’une manière intelligente.

Certaines femmes sont traitées plus rapidement que d’autres, mais l’auteur ne brode pas sur ce qu’elle n’a pas, ce qui est à son avantage. Bien sûr, c’est souvent terrible, mais la journaliste n’appuie pas volontairement sur le voyeurisme des récits. On s’étonne éventuellement du choix qui omet certaines meurtrières par rapport à d’autres, mais on a le sentiment qu’ont été sélectionnés les profils que Virginia Ennor pouvait travailler.

Une bibliographie conséquentes en fin d’ouvrage permettra aux fans de continuer leurs recherches.

Intéressant, documentés et fluide, c’est une lecture que l’on réserve aux lecteurs avertis, on ne recommande pas spécialement de se remplir le crâne de ces histoires terriblement malheureuses, pourtant véridiques !

Fiche technique

Format : broché

Pages : 389
Éditeur ‏ : ‎ Hugo Document
Sortie : 3 juin 2021
Prix : 19,95 €