La mariée d’un soir/La maison des amants – Avis – et +

Présentation de l’éditeur

La mariée d’un soir de Sara Orwig

Enceinte d’un homme qui n’a jamais voulu reconnaître son enfant, et qui a disparu tragiquement, Olivia voit soudain sa vie basculer quand Matt Ransome, son beau-frère, lui promet 100 000 dollars si elle accepte de le suivre dans son immense propriété familiale, afin que l’enfant soit élevé au milieu des siens. Une proposition qui les mettrait à l’abri du besoin, elle et son bébé. Pourtant, Olivia hésite : peut-elle faire confiance à un Ransome ? Comment être sûre qu’il ne cherche tout simplement pas à lui voler son bébé ? Aussi pose-t-elle une condition : elle n’acceptera son offre que s’il l’épouse…

La maison des amants de Julie Cohen

Lorsqu’elle tombe nez à nez avec l’inconnu qui l’attend devant l’appartement de sa grand-tante, Zoe sent d’instinct qu’elle ferait mieux de garder ses distances. Car cet homme sexy et mystérieux, qui refuse de lui révéler les raisons de sa présence, la trouble trop, beaucoup trop… Pourtant, quand il lui demande de le conduire sur l’île du Maine où se trouve la maison qu’elle a héritée de sa grand-tante, un inexplicable élan pousse Zoé à lui faire confiance…

Avis de Marnie

Cela fait des années que je n’avais lu des romans de la collection Passions. La raison était très simple : je m’étais lassée de ces intrigues basiques et peu passionnantes. Or, voici que j’ai en ma possession un double roman (comme il en paraît actuellement) de ladite collection, et après lecture de ces deux histoires, enchaînées l’une après l’autre, je me suis dit que je ferai bien une critique en forme de comparaison.

J’étais assez contente de commencer par le roman de Sara Orwig, auteur que j’appréciais beaucoup au début des années 80. Là, je remarque qu’il est de 2006 et me décide donc à découvrir comment l’écrivain a évolué. Je suis assez contente de l’entrée en matière : scène de rencontre entre les deux héros et mise en situation. Tout cela emballé, en quelques lignes. Rapide ! Mais voilà… le thème de la fille pauvre, enceinte d’un dilettante insouciant et qui tombe dans les bras du grand frère milliardaire responsable… Bon, on racontait déjà la même chose il y a 25 ans ! Malheureusement, le désastre commence à la page 10 : elle trouve qu’il est super beau, il trouve qu’elle est super belle. (Ils nous le diront dix fois…). De l’émotion ? De l’évolution dans les sentiments ? Un minimum d’intrigue ? Un problème d’adaptation puisqu’ils ne sont pas de la même classe sociale, n’ont pas reçu la même éducation et n’ont rien commun ?

Rien, mais aussi aucune cohérence. C’est une serveuse qui s’est élevée toute seule et qui entame des études. Ah bon ? Elle s’installe avec assurance chez un milliardaire, utilisant un vocabulaire raffiné, et ayant une confiance en elle digne d’une reine. Notre héroïne refuse toute aide pour le bébé à naître de cette famille haïe… surtout pour qu’ils ne puissent jamais lui enlever son enfant. Le milliardaire lui propose 200.000 dollars et elle demande à ce qu’il l’épouse pour que le bébé soit mieux protégé… ah !? C’est évident que devant un juge après, elle pourra mieux se défendre contre cette famille, s’il est devenu le père de son enfant vis-à-vis de la loi… et ainsi de suite…

Les scènes de sexe (C’est un Passion, non ? Il faut que ce soit un peu épicé) sont celles que l’on trouvait en 1980, où l’héroïne tombe presque en pâmoison en embrassant le milliardaire, se refuse trois fois (dont une fois parce qu’elle souhaite être dans sa chambre…) avant d’atteindre la félicité… (J’avais les yeux qui se fermaient…). Pour finir, ils se disputent et elle atterrit à l’hôpital. Non, il ne l’a pas frappé hein ! C’est juste qu’il l’a contrariée, le vilain ! Bon, je vous laisse la surprise pour la fin. On ne sait jamais cela pourrait vous intéresser, au moins pour rire…

Prenant mon mal en patience, j’entame La maison des amants de cette inconnue qu’est pour moi Julie Cohen. Livre écrit en 2007, par une jeune romancière dynamique et visiblement pleine d’humour (j’ai jeté un coup d’œil depuis à son site), je n’ai plus aucun préjugé, me disant que je subirai dignement mon martyr en silence. Le début ne me déçoit pas dans le sens que c’est plutôt incohérent : rencontre entre les deux héros (où l’excentrique petite Zoé fait rentrer un inconnu dans l’appartement de sa tante, et ce, montrant une inconscience totale). Je grimace et puis soudain… cette fausse insouciance cache des émotions à fleur de peau. Les deux héros sont en pleine remise en question, avec des choix à prendre et à la recherche d’eux-mêmes.

Toute la modernité est là… et surtout l’intérêt : même s’il y a une fortune à la clé, il y a une aspiration à autre chose, pas à l’amour, non, mais à s’accomplir. Chacun est traumatisé par la défection des siens, et ils se sentent culpabilisés de n’avoir pas été aimés comme ils le souhaiteraient. Ils vont tenter chacun de tendre la main à l’autre, devenant son confident pour mieux se trouver soi-même. Beaucoup d’ironie mais aussi de désenchantement dans cette jolie histoire, qui même universelle, et souvent lue et relue, trouvera un écho dans le cœur de la lectrice.

De péripéties humoristiques, on passe en quelques secondes à l’introspection plus sombre, tout en assistant à l’évolution hésitante des deux héros qui se révèlent profondément humains avec leurs doutes et leurs faiblesses. La progression est soulignée par les scènes sensuelles, à l’opposé du précédent roman. Totalement intégrées à l’histoire, on sent le besoin de Nick et de Zoé de tenter de se toucher émotionnellement au moyen de contacts physiques. Les scènes sont charnelles et font preuve d’une certaine crudité, totalement cohérentes, modernes, et qui ne choqueront personne. Quant à la fin… et bien tout en étant optimiste, elle est loin de terminer comme un conte de fée idyllique, les héros avançant à pas prudents…

Donc, me voici perplexe… d’un côté, le pire reprenant tous les clichés de la romance, nous avons un auteur plus que confirmé qui formate des histoires sans âme, et de l’autre, voici une jeune anglaise enthousiaste pleine de tonus, de fraîcheur et d’envie qui tente d’innover. Entre une histoire à jeter et l’autre à conserver, me voici tel un Salomon au féminin, une paire de ciseaux à la main !

Bon, je préfère surveiller le site de Julie Cohen, en étant presque certaine que cet auteur plus que prometteur, au talent original, fera éditer rapidement des romans un peu plus fournis que l’on pourrait retrouver dans d’autres collections, comme l’ont fait tant d’autres (Nora Roberts, Tami Hoag, Janet Evanovich, Janet Dailey, Sandra Brown etc…)

Fiche Technique

Format : poche

Editeur : Harlequin

Collection : Passion

Sortie : 6 septembre 2007

Prix : 5,95 €