La Liberté au pied des oliviers – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dans le sud de l’Italie, deux fillettes grandissent à la merci des sursauts de l’histoire et des injustices liées à leur condition.

Italie, années 1940. Dans le sud du pays, âpre et rural, grandissent deux soeurs que tout oppose : Teresa, délicate et silencieuse et Angelina, sa soeur cadette, impertinente et curieuse.

Pour échapper à la pauvreté et subvenir aux besoins de sa famille, leur mère, dont la beauté fascine tant qu’elle en devient une malédiction, cède à un terrible compromis et tombe sous la coupe du baron Personè. Tout le village se met alors à bruisser de la nouvelle…

Les deux soeurs, marquées par les choix et les obligations de leur mère, emprunteront à leur tour leur propre chemin et tenteront, à leur façon, d’inventer leur liberté.

Avis de Thérèse

C’est par la voix d’une enfant, Teresa, que nous découvrons cette chronique de la vie âpre de ces paysans, avec sa mère Caterina, son père Nardo, sa sœur cadette Angelina, et leur grand-mère Assunta, cette vie rendue encore plus difficile après le départ du père à la guerre, la famine, les difficultés.

Teresa et Angelina, les deux sœurs, semblent le reflet inversé l’une de l’autre. L’une brune, belle, bavarde, intrépide, qui attire les regards de tout le monde. L’autre blonde, discrète, effacée, le plus souvent silencieuse, parfois « invisible ».

Le récit de la vie de deux petites filles puis adolescentes de milieu modeste en Italie, on pourrait au départ craindre de se retrouver dans le même contexte que dans L’amie prodigieuse. Mais Rosa Ventrella nous entraîne rapidement dans un univers totalement différent, en 1940, dans un village reculé des Pouilles. Un village miséreux où règne encore un système féodal, où un riche propriétaire contrôle la vie quotidienne des paysans pauvres.

Le titre original du roman en italien est La malalegna, terme qui désignait à l’époque une sorte de malédiction dans les villages isolés du sud de l’Italie. La malédiction qui pèse sur la mère de Teresa et Angelina, c’est tout d’abord d’être la plus belle et la plus élégante du village, malgré la misère. Et cette malédiction va bientôt toucher aussi Angelina, qui a hérité du physique de sa mère.

Pour éviter à ses filles de mourir de faim pendant que son mari est au front, Caterina va devoir faire des compromis, que le village ne lui pardonnera jamais.

En plus du récit touchant et dramatique par Teresa de la vie de cette famille et de tout ce village à travers les années, Rosa Ventralla nous fait découvrir les luttes agraires qui vont opposer après la guerre les paysans pauvres aux riches propriétaires, parfois au risque de leur vie.

Rosa Ventralla explique que les personnages de Teresa et Angelina lui ont été inspirés par sa grand-mère et la sœur de celle-ci, à travers les récits de son aïeule, sur cette époque sombre de la guerre et de l’après-guerre. C’est sans doute ce qui donne au roman cette profondeur et cette sincérité qui le rendent impossible à lâcher avant de découvrir les derniers ressorts de cette « malédiction ».

Fiche technique

Format : broché
Pages : 288
Editeur : Les Escales
Sortie : 4 juin 2020
Prix : 20,90 €