Shibuya Hell : tome 1 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Shibuya, quartier ultra branché de Tokyo. 14h50.

J’ai toujours espéré qu’un événement bousculerait un jour mon quotidien de lycéen un peu morne. Le genre de rebondissement que le cinéaste amateur que je suis peut voir dans ses films préférés… mais pas ce genre-là. J’ai vu des passants se faire dévorer par ces… poissons géants, qui sont apparus tout à coup, flottant partout dans le quartier…

Ces créatures sont réelles. Ce ne sont ni des effets spéciaux ni des trucages. Et elles ont faim de chair humaine. Moi et d’autres survivants tentons de leur échapper, mais tout porte à croire que nous sommes bel et bien coincés dans cet enfer…

Avis de Hirone

Hajime Tsukiyoda, lycéen amateur de cinéma, est un grand introverti qui se retrouve un début d’après-midi au milieu de Shibuya. Lui-même se demande ce qu’il fait dans le célèbre quartier branché de Tokyo. Il regrettera doublement sa présence, lorsqu’il verra apparaître des poissons rouges géants amateurs de chair humaine.

Si le pitch peut dans un premier temps prêter à sourire, on se retrouve embarqué dans une course à mort, aux côtés de Hajime. Shibuya Hell nous offre un vrai survival horror. Les poissons géants sont particulièrement voraces. L’image rigolote s’efface vite face à l’oppression que ces animaux provoquent. Notre héros est un lycéen plutôt banal qui sera tantôt submergé, tantôt perdu et tantôt motivé ; il saura trouver des ressources en lui jusqu’alors enfouies.

L’espoir est quelque chose de fragile, et il va survivre grâce à la lumière et la volonté indéfectible d’autres personnages. On nous met en avant que le groupe peut permettre de trouver des solutions pour sauver le plus grand nombre, mais c’est à double tranchant.

De nombreuses questions sont alors posées. Comme le héros, on est intrigué par cette invasion insolite, et on se demande clairement s’il y a une échappatoire à cet enfer. Les réponses qui parsèment ce premier tome sont relativement succinctes et parfois biaisées, car ce sont les autres personnages qui nous les apportent.

Les points un peu flous peuvent être mis de côté, mais on attend des réponses cohérentes par la suite (de toute façon, à partir du moment où les méchants de l’histoire sont des poissons rouges géants…). En attendant, Aoi Hiroumi est fidèle à son univers et au décor mis en place. Rares sont les mangas qui nous en apprendront autant sur ces spécimens, qu’on préfère nettement dans un bocal.

Côté graphisme, le mangaka s’est donné à fond. C’est dynamique, sanglant et l’ambiance est étouffante. Les poissons rouges peuvent être partout et semblent être toujours tapis dans l’ombre. Ce premier tome se déroule également à une vitesse incroyable. On se demande comment cela va s’arrêter, et quel choix le mangaka va faire pour la suite, car la survie des personnages sur le long terme est clairement compromise.

Shibuya Hell débute fort, et même si certains personnages sont un peu trop « chanceux » ou si on retrouve quelques traits classiques du genre, on est curieux de voir si la suite tiendra ses promesses. On espère surtout qu’on ne nous fera pas tourner en rond… car on veut des réponses !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 240
Éditeur : Pika
Sens de lecture : japonais
Prix : 8,20 €
Sortie : 3 juin 2020