Claiming the courtesan – Avis +

Résumé de l’éditeur

The Duke of Kylemore knows her as Soraya, London’s most celebrated courtesan. Men fight duels to spend an hour in her company. And only he comes close to taming her. Flying in the face of society, he decides to make her his bride; then, she vanishes, seemingly into thin air.

Dire circumstances have forced Verity Ashton to barter her innocence and change her name for the sake of her family. But Kylemore destroys her plans for a respectable life when he discovers her safe haven. He kidnaps her, sweeping her away to his hunting lodge in Scotland, where he vows to bend her to his will.

There he seduces her anew. Verity spends night after night with him in his bed . . . and though she still dreams of escape and independence, she knows she can never flee the unexpected, unwelcome love for the proud, powerful lover who claims her both body and soul.

Avis de Callixta

Je me suis souvent demandée ce qu’un nouvel auteur de romance historique pouvait encore inventer dans un genre très développé qui a exploré de nombreuses fois les périodes et les thèmes. Anna Campbell, comme d’autres auteurs actuellement, commence une carrière prometteuse parce qu’elle parvient à trouver un ton personnel et à faire un roman original justement dans ce domaine où tout semble avoir été dit.

Son premier livre intitulé Claiming the courtesan aborde le sort d’une des figures très importantes de la romance historique c’est à dire la prostituée de luxe, la demi-mondaine qui hante les salons du dix-neuvième siècle. Dans la romance, elle apparaît souvent au début de l’histoire lorsque le héros rompt avec elle pour rejoindre l’héroïne, pure et vierge.

Dans le livre de Anna Campbell, la première scène est faussement identique. C’est une scène de rupture mais, profonde différence : c’est la courtisane qui rompt et qui va devenir l’héroïne du roman. Soraya, la coqueluche de Londres a décidé de disparaître et de redevenir la jeune paysanne qu’elle était, Verity Ashton. Elle abandonne alors son amant d’une année : Le duc de Kylemore. Celui-ci est obsédée par la belle Soraya depuis de longues années. Il l’a rencontrée à 21 ans et n’a pu parvenir à ses fins, la mettre dans son lit, que 5 ans plus tard. Il est loin d’en avoir fini avec elle et quand il découvre que Soraya n’est plus là et a disparu au bout de son année de «contrat», il est furieux et cruellement blessé. Il décide de rechercher sa maîtresse quoi qu’il en coûte : au mépris du ridicule, il va enquêter et montrer qu’il a été abandonné. Quand il retrouve Soraya/Verity, il est absolument fou de rage et l’enlève pour la conduire dans son Ecosse natale, dans un pavillon de chasse au milieu de nulle part.

Le grand talent de Anna Campbell est de retravailler des thèmes connus, voire anciens de la littérature romantique avec inspiration et passion.
Le roman devient une sorte de huis-clos violent et fiévreux entre Verity qui refuse de céder à son amant parce que ce serait abandonner sa liberté chèrement acquise et Justin, le duc de Kylemore qui veut l’obliger à reprendre la place qu’elle avait auprès de lui.

Anna Campbell prend son temps et s’attarde sur les sentiments, les atermoiements, les interrogations des héros n’hésitant pas à mettre comme sous un microscope cette relation presque malsaine qui s’instaure entre eux.

Justin est un des héros les plus intéressants qu’on a pu découvrir récemment. C’est un être peu sympathique au début du roman. L’auteur le décrit comme quelqu’un de froid dont le surnom est justement, The cold Kylemore. Il a tout de l’aristocrate, élégant, riche, sûr de lui, vaguement méprisant. Sa réaction à la disparition de Soraya est déjà une manière de montrer que son indifférence cache autre chose. La suite du roman va démontrer quels torrents de passion animent le jeune homme. Il est complexe, imparfait, agaçant parfois, dominateur jusqu’à la tyrannie mais il est aussi profondément meurtri par son enfance et émouvant dans la découverte de ses propres passions. Il est rare que les auteurs consacrent autant de temps à la mise en valeur du héros sans pour autant délaisser l’héroïne. Verity est d’une force incroyable. Elle a survécu à beaucoup de choses et a blindé son cœur pour cela. Elle a encore malgré tout, des trésors de tendresse et d’empathie pour les autres. Elle aussi est complexe et riche.

Leur relation est tumultueuse, passionnée et Anna Campbell n’hésite pas à revenir à des recettes anciennes où le héros s’impose à l’héroïne par tous les moyens y compris par des relations sexuelles forcées. Cet aspect peut choquer bien que, personnellement, cela n’ait pas été le cas, parce que Anna Campbell n’est pas ambiguë : le héros n’éprouve pas de plaisir lorsque sa partenaire n’en éprouve pas et il développe tout son talent pour convaincre Verity. Justin veut retrouver sa maîtresse et veut d’abord la traiter comme la prostituée qu’elle est et il s’aperçoit rapidement que c’est bien plus compliqué que cela.

Tout le talent de Anna Campbell est de nous faire partager cette passion et de nous la rendre compréhensible. Dans un roman comme celui-là, on renoue avec le romantisme échevelé des folles passions qui avait un peu disparu de la romance historique. C’est un vrai bonheur de redécouvrir de telles auteurs qui savent renouveler le genre tout en utilisant les recettes basiques que l’on avait tendance à oublier ces derniers temps.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : 1 avril 2007
Langue : anglais
Prix : 5,42 €