Au nom de la terre – Avis +

Présentation officielle

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l’exploitation s’est agrandie, la famille aussi.

C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu…

Construit comme une saga familiale, et d’après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années.

Avis de Marielle

Edouard Bergeon, pour une première fiction, signe un film magnifiquement réalisé, très bien joué, mais très âpre et noir.

Pierre, un jeune agriculteur de retour au pays, rachète à son père la ferme des Grands Bois. Non seulement son père, paysan dur et sec, ne lui a pas légué ce bien, mais il exige le règlement d’un fermage annuel.

Pierre, contre l’avis de son charmant père, a l’ambition de moderniser l’exploitation. Mais les normes européennes, les exigences de la coopérative, le poids des dettes finissent par avoir raison de lui.
L’affection sans défaillance de sa femme et de ses enfants ne réussit pas à le sortir du trou noir.

Cette histoire est le reflet de la triste réalité du monde agricole en France. Tous les deux jours un agriculteur se donne la mort. Le taux de suicide dans cette catégorie socio-professionnelle est de 20 à 30% supérieure au reste de la population.

En 2010 Edouard Bergeon avait fait un documentaire sur ce grave sujet Les fils de la terre. Poussé par le producteur Christophe Rossignon, il décide d’en faire une fiction et s’inspire de sa propre histoire familiale et en particulier de son père.

La photo est superbe. Les paysages de la Mayenne où se passe l’histoire, sont magnifiés par un tournage en format scope.

Le jeu des acteurs est excellent : Guillaume Canet dans le rôle de Pierre, Veerle Baetens, sa femme, Rufus, le père et Anthony Bajon, le fils, sont tous remarquables et justes. Anthony Bajon a reçu le prix du meilleur acteur pour ce rôle au Festival du film francophone de Angoulême.

Une chanson de Barbara accompagne le film avec ses terribles paroles :

Que tout le temps qui passe

Ne se rattrape guère

Que tout le temps perdu

Ne se rattrape plus

On ne cachera pas que ce film est assez sombre, mais il a de très grandes qualités artistiques et a le mérite de donner un éclairage nécessaire sur la situation dramatique du monde agricole actuel. Il est aussi un hymne à la terre.

Fiche technique

Sortie : 25 septembre 2019

Durée : 103 minutes

Avec : Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon

Genre : drame