Heartless – Avis +/-

Résumé de l’éditeur

Early nineteenth-century England doesn’t offer many opportunities for a woman to change her station in life, but this doesn’t deter young Ariel Summers. Living with her abusive father in a cottage as tenants of the Earl of Greville, she dreams of one day being a fine lady.

She makes an unusual bargain with the Earl and he accepts, but, unbeknownst to Ariel, he dies, making their bargain the responsibility of his bastard son and heir, Justin Ross. What follows when Justin and Ariel meet is a tale full of misunderstandings and unspoken needs and desires. Both, of course, have mistaken impressions of the other. Justin longs for Ariel but fights the attraction.

Ariel, especially, cannot get a clear picture of Justin because his brooding personality hides his true nature. She continually wavers between wanting and hating him, making the reader wish she or he could take Ariel by the shoulders and shake her into making up her mind and giving Justin a break.

Avis de Callixta

Heartless de Kat Martin peut être comparé comme la plupart des livres de cette auteur à une grosse bouchée au chocolat au lait : c’est sucré, énorme, fondant, et vous savez parfaitement qu’elle risque de vous faire mal au cœur mais vous ne pouvez pas vous empêcher d’en manger une autre !

Kat Martin excelle pour mettre en scène des situations pas toujours très vraisemblables dans une Angleterre du tout début du dix-neuvième siècle, où de très jeunes femmes courageuses et généreuses finissent par séduire des hommes que rien ne les prédisposait à aimer. Heartless ne fait pas exception à la règle et est plutôt meilleur que certains des autres écrits de l’auteur. Mais parfois, le sucre colle vraiment trop ! Il est le premier livre d’une série de trois pouvant se lire très indépendamment les uns des autres.

L’héroïne de Heartless, Ariel est encore très jeune lorsqu’elle décide de se sortir de sa condition de fille de paysan et n’hésite pas à proposer au noble local, le Comte de Greville, débauché notoire, un curieux contrat : en échange d’une éducation de lady , la jeune fille (elle a alors quatorze ans) s’engagera à devenir la maîtresse du Comte de Greville lorsqu’elle sera adulte. Le comte accepte et on retrouve quelques années plus tard, notre jeune paysanne toute fraîche émoulue de sa très convenable école pour jeunes filles nobles, prête à entrer dans le monde. Elle a presque dix-neuf ans et réalise qu’elle n’a pas très envie de remplir sa part du contrat. Mais elle n’a plus entendu parlé du Comte et pense pouvoir négocier avec lui. Cette entrée en matière est suffisamment invraisemblable pour comprendre ma comparaison avec la très grosse bouchée au chocolat, je suppose ! Les ficelles sont grosses, la situation totalement improbable à plus d’un titre. Bref, ce n’est pas un roman historique mais une romance qui se déroule sur fond d’histoire et qui utilise un peu les ingrédients du conte de fées.

Pourtant Ariel va être plus que surprise lorsqu’elle découvre que le Comte de Greville est mort et que le titre est passé à son fils bâtard, Justin. Elevé loin de son père qui l’a reconnu en désespoir de cause, très tardivement, cet homme sombre et taciturne, est peu enclin à l’indulgence. Il a parfaitement compris le marché conclu entre son père et Ariel et a lu les longues lettres enthousiastes d’Ariel au cours de son éducation. Leur fraîcheur et leur innocence l’ont intrigué et il veut rencontrer sa jeune pupille. Il veut savoir si elle n’est qu’une rouée qui n’a pas hésité à utiliser ses charmes pour parvenir à ses fins ou si son innocence est réelle.

Leur rencontre se fait sous les auspices du malentendu. Ce ressort très classique dans la romance est encore une facilité de l’auteur. Commence alors une relation orageuse pleine de désir et de colère. L’histoire pourrait devenir un réel désastre. Kat Martin ne lésine pas sur les rebondissements convenus et les exagérations : les méchants sont très méchants, les gentils très gentils et la psychologie des personnages est très simple. Pourtant, ce livre est sauvé par la générosité et la fraîcheur de l’héroïne et le charme sombre du héros.

Ariel est vive, sincère, amoureuse très vite de Justin. Elle va vivre sa relation avec lui de la manière la plus honnête qui soit. Il veut faire d’elle sa maîtresse, elle s’y refuse sachant que sa réputation serait souillée mais elle va évoluer et finir par amour par lui céder. Le leitmotiv du livre est que l’amour sublime tout. Ce n’est vraiment pas très original et pourtant, c’est fait avec tant de naturel et d’enthousiasme que, malgré tout, on se laisse attendrir.

Justin contribue aussi à emporter la lectrice. Il fait partie des héros torturés. Elevé sans amour, rejeté par les autres à cause de sa bâtardise, il ne sait pas vraiment ce que veut dire aimer et mettra du temps à identifier ses sentiments pour Ariel. Mais il est séduisant, audacieux et séducteur. Il fait un total contrepoint avec la fraîcheur et l’innocence d’Ariel.

L’histoire se déroule sur plusieurs mois, ce qui permet à leurs sentiments de se suivre le développement de leurs sentiments. Cela oblige par contre, l’auteur a multiplié les rebondissements et rien ne nous est épargné depuis les tentatives d’assassinat jusqu’aux inévitables bals et soirées mondaines. D’ailleurs, Kat martin ne fait pas preuve d’une rigueur absolue dans sa reconstitution de l’Angleterre de 1802 : les protagonistes valsent alors que cette danse ne sera introduite que dix ans plus tard dans ce pays ! Les scènes d’amour entre eux son audacieuses et doucement érotiques. C’est, là aussi plutôt charmant que vraiment sexuel.

Qu’importe, on ne lit pas Heartless pour découvrir un portrait saisissant de l’Angleterre géorgienne ni pour pleurer d’émotion devant les malheurs des héros mais pour frissonner, sourire et se laisser toucher par les aventures d’Ariel qui est définitivement la personne la plus marquante de ce livre-chocolat. Il faut le déguster comme une petite friandise, un peu honteuse d’avoir été tentée mais ravie d’avoir cédé après ! Par contre, il fait aimer le sucre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 325
Editeur : St. Martin’s Press
Sortie : mai 2001
Langue : anglais
Genre : régence
Prix : 5,65 €