Rencontre avec Gail Carriger

Pour connaître Gail Carriger, rien ne vaut, bien évidemment, la lecture de ses livres, mais aussi son portrait délicieusement déjanté sur Goodreads.

Son nom de naissance est en réalité Tofa Borregaard et elle est née le 4 mai 1976, aux colonies, plus exactement à Bolinas en Californie. Archéologue de formation, elle est diplômée des Universités de Nottingham en Grande-Bretagne et de Santa-Cruz en Californie. Grande lectrice, elle aime s’étourdir des livres de Jane Austen, PG Wodehouse, Charles Dickens, ou tout récit de style victorien, sa période de prédilection.

Sa série [[Publiée en France chez Orbit]] fantasque, originale et d’inspiration steampunk, Le Protectorat de l’ombrelle (The Parasol Protectorate) a connu un succès retentissant aux Etats-Unis et en Europe, depuis 2009. Pour rappel, voilà le résumé du tome 1, Sans âme :

Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, ne lui avait pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame -t-il réellement dans la bonne société londonienne ?

Elle travaille actuellement sur une série pour jeunes adultes Finishing school, le premier tome s’intitule Etiquette & Espionage, le tome 2, Curtsies & Conspiracies, sort en novembre aux Etats-Unis. Une série dérivée du Protectorat de l’ombrelle doit également voir le jour sous peu, Parasol Protectorate Abroad, les deux premiers titres ont déjà été révélés : Prudence et Imprudence. Gail Carriger nous a assuré qu’elle veillait à ce que toute son oeuvre soit traduite en français.

Son héroïne, Alexia Tarabotti, est une anglaise d’origine italienne au tempérament tout feu, tout flamme, un peu comme elle, sauf que Gail Carriger est sans nul doute beaucoup plus gentille et adorable que l’énergique et paranaturelle Alexia.

L’univers dans lequel évolue son héroïne est bien singulier. Les humains y côtoient tout naturellement des êtres surnaturels, des vampires, des fantômes et des loups garous, qui vivent au sein de la société victorienne sans aucun problème (ou presque !).

Quand il a fallu imaginer un monde inédit et original, Gail Carriger s’est posé la question de savoir comment les scientifiques victoriens auraient réagi aux êtres surnaturels, tels qu’elle les a décrits dans ses romans, s’ils y avaient été confrontés. Cela donne justement un point de vue à la fois sérieux et décalé.

Pour les vampires tout particulièrement, il s’agissait de les aborder dans un angle encore peu exploité, la mode des vampires scintillants monopolisant un peu beaucoup le sujet au moment de la sortie de ses livres. Mais Gail Carriger l’a avoué, elle a avant tout un petit faible pour les loup-garous.

Quel pourrait être le prétexte d’une vie après la vie selon les scientifiques victoriens, qui s’appuyaient essentiellement sur la religion ? En y réfléchissant, Gail Carriger a décidé de poser le postulat que certains humains pourraient être sujets à un excès d’âme, ce qui fait qu’ils ont encore une partie d’eux qui vit après la mort, et sont donc potentiellement candidats à une vie surnaturelle.

Son héroïne souffre au contraire d’une absence totale d’âme, ce qui la dote à la fois d’une force extraordinaire et d’une faiblesse qui la singularise trop. Mais son caractère entier et volcanique l’empêche sérieusement de sombrer dans la mélancolie, bien au contraire.

Son écriture ciselée, au style légèrement désuet, sa mythologie travaillée avec un soin rigoureux, un souci de détail, ses personnages hauts en couleurs, son ironie mordante, font de ses romans un véritable régal de lecture, que l’on prend plaisir à croquer avec l’avidité d’un vampire ou d’un loup-garou !

Gail Carriger est actuellement en France pour Etonnants voyageurs et Les Imaginales, si vous pouvez aller à sa rencontre, n’hésitez pas une seconde, elle est d’une simplicité touchante, d’une gentillesse incroyable et elle possède un sourire des plus éblouissant !

Crédit photos : Claire Saim pour ©Onirik.net/Gail Carriger au Festival Etonnants voyageurs, Saint-Malo, mai 2013