Déluge – Avis +/-

– Nous avons perdu cinquante pour cent des terres émergées de la planète.

2016 : quatre otages américains et britanniques aux mains d’une des factions de la guerre civile espagnole sont délivrés par les forces de sécurité de la corporation AxysCorps. Ils apprennent que durant leurs années de captivité, les eaux ont monté provoquant l’inondation de plusieurs îles du Pacifique.

Leur retour dans leurs foyers correspond à des raz-de-marée frappant Londres et Sydney. L’hypothèse de la montée des eaux suite au réchauffement climatique ne correspond pas aux calculs établis.

L’océanographe Thandie Jones établit l’existence d’océans souterrains qui, suite à une fragmentation des fonds sous-marins, communiquent à présent avec la masse océanique provoquant ainsi une montée des eaux.

Son argumentation est parfaitement cohérente et bien entendu elle n’est pas écoutée. Alors que les gouvernements des pays possédant une façade maritime construisent des digues (appelées à être vite submergées), l’homme d’affaire Nathan Lammockson dirigeant d’Axis Corps la recrute ainsi que les otages rescapés pour plusieurs projets à long terme.

2019 : la montée des eaux et les tsunamis ont dévasté les villes côtières de Grande-Bretagne. Aux USA, après l’évacuation de Washington, la ville de Denver est désignée comme nouvelle capitale des Etats-Unis. Elle est située à 1609 m d’altitude. Or certains savent déjà que cela ne suffira pas.

2020 : Nathan Lammockson établit dans les Andes un chantier naval. Parallèlement des « villes » de marcheurs s’acheminent vers les hauteurs, tandis que la montée des eaux atteint une centaine de mètres par an.

2035 : une nouvelle version du Queen Mary commandée par Lammockson se lance dans un périple sur les mers. Le navire croise des populations vivant sur des radeaux de caoutchouc (et comprenant quelques pirates). Explorant les mers il fait quelques escales sur les hauteurs de la Suisse devenue un État sécuritaire et du Tibet où les autorités sont intéressées par les ressources humaines du navire : les techniciens pour leurs compétences et les personnes âgées comme… source de protéine.

Ce premier volet du Cycle des catastrophes[[le second est intitulé Arche]] décrit la quête de survie de quelques personnages qui naissent, grandissent et vieillissent sur la surface terrestre qui se réduit de plus en plus et sur les océans dans des embarcations high-tech ou de fortune.

Le nombre de navires se réduit très rapidement. Outre les radeaux et quelques hors-bords seul le paquebot de Lammockson et un ultime sous-marin nucléaire américain continuent à naviguer, tandis que les infrastructures terrestres sont peu à peu englouties. Les rescapés sur les radeaux vont bientôt être privés de tout objet manufacturé ce qui implique les hameçons et les fils de nylon pour la pêche.

Et là, on comprend que quelque chose cloche. Lammockson constate amèrement que la catastrophe est survenue 50 ans trop tôt. Selon lui, un demi-siècle plus tard des usines auraient pu être installées en orbite et sur la Lune. Or à notre époque il existe des navires ateliers qui assurent les réparations des flottes militaires en mer. Des milliers de navires auraient pu être transformés en lieux d’habitations ou de productions.

Tout à sa description de personnages élaborés à la personnalité complexe, Stephen Baxter a négligé le contexte.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 562
Titre original : Flood
Traduction : Dominique Haas
Editeur : Pocket
Sortie : février 2012
Prix : 11,20 €