Le Monde de Barney – Avis +

Présentation officielle

L’histoire du politiquement incorrect, impulsif à la vie bien remplie, Barney Panofsky.

Avis de lady Clare

Réalisé sans grande originalité par Richard J. Lewis (on le connaît plus pour son travail de réalisation formatée sur Les Experts), Le Monde de Barney n’en est pas moins un film très réussi.

Celui-ci doit énormément à son acteur principal, le fantastique Paul Giamatti aux antipodes de son rôle d’avocat looser de Les Winners. Ici, il laisse libre court à sa fantaisie et à son impertinence, et ce n’est pas peu dire…

Barney Panofsky est un personnage peu recommandable, l’anti-héros par excellence, antipathique, grassouillet, lâche et complètement je-m’en-je-m’en-foutiste. L’hommage à l’anticonformiste Mordecai Ricler, l’auteur du livre qui a inspiré ce film, est à peine voilé.

Barney passe sans arrêt à côté de l’essentiel. Cynique et égoïste, il ne respecte presque rien ni personne. On le suit en flash-back dans le labyrinthe de sa vie, notamment trois étapes-charnières, ses trois catastrophiques mariages.

Le premier arrive quasiment par inadvertance, lors de sa prime jeunesse et de sa vie de bohème en Italie et se solde par la mort de sa femme, Clara, peintre complètement braque[[on retrouve avec plaisir l’actrice canadienne Rachelle Lefevre dans ce rôle, pour lequel elle avait choisi de quitter la saga Twilight, dommage que son rôle ne soit pas plus étoffé]].

Son second mariage est le temps de la maturité, un mariage de convenance dans une bonne famille juive, avec une épouse amoureuse mais hystérique (Minnie Driver, très énergique) qui ont vite raison de la patience de Barney.

Patience mise à rude épreuve lors du mariage, puisque c’est le jour où Barney tombe amoureux fou d’une autre. La scène du coup de foudre est d’ailleurs particulièrement réussie, de même que le parcours chaotique et acharné de Barney pour séduire sa bien-aimée.

Son troisième mariage sera donc celui du grand amour, mais vu que Barney a un don pour tout gâcher, le happy end n’est pas de mise. C’est la très belle Rosamund Pike [[actrice anglaise que l’on avait aimée dans Orgueil et Préjugés de Joe Wright en 2005]] qui prête ses traits à Miriam, la femme de sa vie.

Mais nous sommes dans une comédie, le ton est constamment mordant et ironique, malgré la gravité du propos[[ Le thème de la maladie d’Alzheimer est subtilement évoqué]]. Paul Giamatti porte ce personnage fantasque de bout en bout, avec une énergie et une inventivité sans cesse renouvelée, incarnant tout de même ce le héros sur plusieurs décennies.

Gravitent autour de lui des personnages cocasses, comme son père, policier à la retraite, campé par un Dustin Hoffman aussi surprenant que désopilant ; ou encore sa bande d’amis artistes bohème et parasites, notamment Boogie (Scott Speedman), son meilleur ami écrivaillon qui meurt dans des circonstances troublantes…

Film-mosaïque, Le Monde de Barney offre donc à Paul Giamatti l’un de ses rôles les plus complexes et les plus désinhibés. Sa prestation compense largement la réalisation un peu trop faiblarde. A voir, si l’on aime les histoires de famille et les histoires d’amour qui finissent joliment mal !

Fiche technique

Sortie : 7 septembre 2011

Avec Paul Giamatti, Rosamund Pike, Minnie Driver, Dustin Hoffman, Rachelle Lefevre, Bruce Greenwood…

Durée : 134 minutes

Genre : comédie