Mystérieux comme l’amour – Avis +

Présentation

En débarquant sur le domaine de Hank Shelter, Amy a compris tout de suite que ce dernier ne lui faciliterait pas la tâche. Pourtant, c’est pour l’aider qu’elle est venue, et pour sauver de la faillite le ranch dans lequel il accueille des enfants malades – des gosses atteints de ce mal incurable qui a emporté son petit garçon.

Amy se sent d’autant plus concernée qu’elle-même a souffert du cancer dans sa chair et en conserve les traces. Alors, pourquoi Hank Shelter cherche-t-il par tous les moyens à la renvoyer d’où elle vient ? Inexplicablement, il se comporte comme s’il avait quelque chose à lui cacher. Et tout se complique davantage pour Amy quand, renonçant apparemment à la chasser, Shelter, conscient de son charisme, essaie de la séduire…

Avis de Marnie

Ne vous fiez pas au titre particulièrement niais de cette très bonne histoire. Sur son site, il est dit que Mary Sullivan admire LaVyrle Spencer et justement, son écriture et les thèmes choisis font vraiment penser à ces romances contemporaines qui parlent de petites gens avec des problèmes d’argent, qui n’ont pas fait d’études et qui vivent dans des bourgades perdues dans l’ouest américain… Si certaines scènes évoquent aussi l’univers de la vie est belle de Frank Capra et des petites villes où tout le monde se connaît, dont les habitants se resserrent chaleureusement autour de l’un des leurs qui supporte un coup du sort, l’auteur possède assez d’intelligence pour éviter une fin très rose. Au contraire, la note discordante en demi-teinte donne soudain un petit ton réaliste et singulièrement attachant.

Premier ouvrage d’un nouvel auteur, No ordinary cowboy est paru en 2009, et fait partie d’une série dont le troisième va être édité incessamment aux États-Unis. Si certaines maladresses de débutantes ressortent quelque peu, Mary Sullivan fait preuve d’un indéniable talent et semble d’ores et déjà se diriger vers la chronique en optant soudainement en plein coeur de l’action vers la description de la petite ville malicieusement appelée Ordinary, et de certains de ses habitants. Nous ferons ainsi connaissance de ceux qui seront les héros de demain !

Mary Sullivan confronte deux « traumatisés ». Si aucun des deux, au cours des premiers chapitres évoquent intérieurement leur souffrance sans indiquer vraiment la cause, nous devinons rapidement ce qui s’est passé, car les thèmes choisis par l’auteur sont très utilisés dans la romance moderne. Le tout est de savoir renouveler le sujet. Ce n’est pas ce que Mary Sullivan réussit le mieux, mais elle parvient à doser toute une gamme de sentiments, et surtout insuffle une vraie émotion. Elle prend le temps de soigner les deux héros avec leurs contradictions, leur fierté, leur douleur, et même ajoute de petites touches d’humour indispensables ici pour éviter de frôler le mélodrame. C’est le vrai point fort de cet auteur et nous constatons un talent en devenir tout à fait intéressant à voir évoluer.

Nous avons vraiment plaisir à découvrir ces romances contemporaines modernes qui nous parlent de gens qui tentent de s’en sortir au milieu de soucis financiers et de drames personnels. Tout n’est pas abouti mais l’écrivain finit par se donner les moyens d’ouvrir totalement vers la fin plusieurs pistes qui pourront trouver un développement dans d’autres récits. Nous noterons l’irruption d’un personnage, Janey, de vingt et un ans, mère célibataire à quinze ans, aussi chaleureuse que vulgaire, dotée de percings sur le visage… et qui à notre grande mais agréable surprise sera l’héroïne du roman suivant. Nous attendons sa traduction avec d’autant plus d’intérêt qu’une héroïne de ce genre, ce n’est pas banal !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Prelud’
Sortie : 1 avril 2010
Prix : 5,35 €