Présentation de l’éditeur
Pendant une semaine d’atelier, un professeur de collège propose à ses élèves une expérience ayant pour but de leur expliquer comment fonctionne un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôles aux conséquences tragiques.
Au bout de quelques jours, ce qui avait débuté par des notions inoffensives telles que la discipline et l’esprit communautaire, devient alors un véritable mouvement : La Vague.
Le 3e jour, les étudiants commencent à exclure et persécuter ceux qui n’ont pas rallié leur cause. Quand le conflit éclate et tombe dans la violence lors d’un match de water-polo, le professeur décide de mettre fin à l’expérience. Mais il est trop tard. La Vague est incontrôlable.
Avis de Valérie
Remake d’un court métrage édifiant, le réalisateur allemand Dennis Gansel a réussi à garder une identité allemande à son film tout en lui donnant une aura internationale grâce à sa mise en scène dénuée de tics, mais également à l’interprétation juste et touchante des acteurs.
Le film impressionne par sa rigueur psychologique. Car si le sujet initial a été quelque peu délayé (on ne parle plus réellement de nazisme mais de fascisme, et ici il s’agit plus précisément d’extrémisme identitaire et national, mais pas racial) cela reste une formidable démonstration de ce qui fait l’essence humaine. Les personnages sont dotés de traits psychologiques subtils et réalistes. La progression de la trame est soignée, comme si le réalisateur avait laissé vivre réellement l’expérience à ses acteurs, afin d’obtenir le résultat attendu. Les élèves sont quelques fois stéréotypés, comme le sont au final les adolescents, mais la palme revient à l’acteur, Jurgen Vogel, qui joue le professeur avec conviction et talent.
Chaque point positif qui construit cette bulle totalitaire a son pendant négatif, toute cohésion étant dans l’équilibre des forces. Par exemple, le second jour les élèves souhaitent avoir un uniforme qui les identifie, mais surtout qui gomme les différences sociales et permet de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Toute personne refusant de porter l’uniforme, refuse de jouer le jeu et peut être pris comme une exception acceptable ou comme porteur d’un mépris par rapport au reste du groupe. Dans tous les cas, le groupe est rabaissé. Il en découle rapidement que toute personne ne portant pas l’uniforme (ici une chemise blanche et un jean) est opposé au groupe, il devient donc un ennemis potentiel, qui, s’il y a conflit, devra être maté… ou supprimer.
Malgré l’atténuation du récit (le professeur se prend lui aussi au jeu, il n’y a donc pas manipulation de sa part, mais dérapage, le combat politique est évoqué, mais on décrit d’abord un problème social) un certain opportunisme du réalisateur, le résultat permet d’ouvrir le sujet à un public beaucoup plus large. Analyse fine et intelligente, le film méritait peut-être un peu plus de force, en ne permettant pas aux sentiments d’interférer, mais cette adaptation d’une expérience sociologique est totalement réussie, visible par tous dans un but pédagogique ou simplement ludique. C’est aussi un excellent long métrage qui ne démérite pas vis à vis des productions américaines.
A voir ! Et si vous ne le faîtes pas pour vous, faîtes le pour les autres…
Fiche Technique
Avec Jurgen Vogel, Frederick Lau, Max Riemelt, Elyas M’Barek, Jennifer Ulrich, Christiane Paul, Jacob Matschenz, etc.
Audio : allemand et français
Sous-titre : français
Région : 2
Nombre de disques : 1
Studio : Bac
Prix : 19,99 €
Bonus : interview inédite de Ron Jones, journal intime vidéo du réalisateur Dennis Gansel, fin alternative, clip musical, bandes-annonces, liens internet