J’ai trop aimé les étoiles – Avis +/-

Editeur : Elder Craft

roman d’Emily Hamilton

Présentation de l’éditeur

Cléo a rêvé toute sa vie de voyager dans l’espace, mais elle ne s’attendait pas à ce que ça se passe comme ça, sur un vaisseau spatial abandonné depuis 20 ans, piégée à bord avec ses amis. Et Billie, une IA au sale caractère… et très attirante !
Comment vont-ils réussir à survivre à bord, à rentrer chez eux et surtout, comment faire quand on s’attache un peu trop à une IA désincarnée ?

Dans l’immensité de l’espace, on ne peut compter que sur soi-même, ses proches et sur les liens qu’on a tissés.

Guidés par les quelques souvenirs de Billie, l’équipage improvisé devra élucider la disparition de leurs prédécesseurs mais aussi démêler intrigues politiques, machinations scientifiques et sentiments complexes entre humains et ordinateurs pour trouver un moyen de retourner sur Terre.

Avis de Hiro

Doctorants, interne en médecine, geek et unis comme les doigts de la main : Cléo et ses amis forment un groupe soudé. Passionnée par les étoiles, Cléo s’intéresse de près à ce qui aurait dû être, vingt ans plus tôt, l’expédition destinée à sauver l’espèce humaine.

La jeune femme connaît tout du projet, de sa création à son abandon par Erebus Industries. Un soir, sous l’effet de l’alcool, elle se lance un défi avec Abe, Kaleisha et Ros : s’introduire sur le site abandonné de l’entreprise. Elle ne s’attend clairement pas à ce que l’accès à la navette spatiale Providence I soit aussi simple. Le quatuor se connaît depuis des années et fonctionne comme une seconde famille, où règnent la confiance et un fort sentiment d’appartenance.

Lors de leur exploration de ce lieu déserté, Cléo déclenche par inadvertance le moteur à matière noire de la navette, les propulsant dans l’espace en direction de l’exoplanète Proxima du Centaure b. Le choc est immense : aucun retour en arrière n’est possible, et d’étranges phénomènes surviennent, notamment l’apparition de pouvoirs inattendus.

Heureusement, l’équipage peut compter sur la présence holographique de la commandante originelle du vaisseau, Wilhelmina Lucas, surnommée Billie. Celle-ci a transféré l’ensemble de ses connaissances dans l’ordinateur de bord. L’hologramme aide les jeunes gens à comprendre ce qui leur arrive et à apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités.

J’ai trop aimé les étoiles est parfois un roman difficile à suivre. Les chapitres, assez longs, sont découpés en plusieurs parties. Entre archives de discussions, rapports, flash-back et récit de l’aventure à bord du vaisseau, le lecteur peut se sentir désorienté. La romance entre Cléo et l’hologramme de Billie prend son temps : il s’agit d’un véritable slow burn, qui ne se révèle pas déplaisant au regard des problématiques rencontrées.

Mais tout d’abord, notons que Billie n’est pas une IA pure et dure comme on pourrait l’entendre. Ce n’est pas une page blanche, elle est toute l’intelligence et tous les souvenirs téléchargés de la Commandante. L’hologramme a donc une personnalité, une mémoire, des souvenirs (plus ou moins accessibles) et une sensibilité. En tant que copie d’une humaine, le développement d’une romance lesbienne n’apparaît pas si farfelu, même si l’absence de corps pose une réelle difficulté et soulève des interrogations sur l’évolution possible de cette relation singulière.

A côté de cela, il y a surtout un aspect science physique très développé. J’ai trop aimé les étoiles reste avant tout un roman de science-fiction où les mystères sont nombreux. En effet, Erebus Industrie a abandonné le projet, la navette, et même le site de lancement pour des bonnes raisons et notre petite équipe s’est retrouvée au cœur de ces secrets. Cette intrigue est intéressante et interroge. Néanmoins, le style de l’autrice n’est pas forcément très facile à lire ni toujours très agréable. Les concepts sont également inhabituels, Les concepts abordés, parfois inhabituels, demandent une attention soutenue.

Enfin, il est impossible de ne pas mentionner les nombreuses représentations queers du récit. L’histoire se déroulant en 2060, avec des personnages qui se connaissent depuis longtemps, on sent qu’ils ont déjà traversé des épreuves et qu’ils sont bien ancrés dans leur identité. Ils ne sont plus dans des phases de questionnement, ce qui apporte une certaine fraîcheur, sans empêcher l’émergence de nouvelles interrogations : survivront-ils à ce voyage dans l’espace ?

J’ai trop aimé les étoiles n’est pas un roman parfait et son thème peut ne pas plaire à tout le monde, mais il propose une aventure spatiale intéressante, ponctuée de péripéties surprenantes.


Fiche technique

Format : relié
Pages : 379
Editeur : Elder Craft
Sortie : 10 septembre 2025
Prix : 28 €