Le Tarbosaurus bataar, cousin asiatique du T-Rex, a officiellement retrouvé sa terre natale. Lors d’une cérémonie émouvante, les autorités françaises ont remis à la Mongolie un ensemble exceptionnel de fossiles saisis par la douane, dont un rare squelette complet datant de 70 à 60 millions d’années.
Une enquête qui débute au Havre
L’affaire commence le 6 août 2013. Alertés par les autorités brésiliennes, les douaniers du Havre découvrent 998 fossiles non déclarés dissimulés dans des fûts de quartz importés par une société française. Une enquête préliminaire est ouverte et confiée au service national des douanes judiciaires.
La saisie du Tarbosaurus bataar
Le 16 février 2015, une nouvelle opération à Lyon permet de saisir neuf caisses contenant un squelette complet de Tarbosaurus bataar. Quatre mois plus tard, l’affaire prend de l’ampleur : la juridiction interrégionale spécialisée ouvre une information judiciaire pour importation en bande organisée de marchandises prohibées et recel.
De nouvelles perquisitions conduisent à la découverte de 219 fossiles supplémentaires, dont 28 originaires de Mongolie : œufs, crânes, vertèbres, griffes, phalanges, bassins et même deux autres squelettes.
Un patrimoine universel
Le Tarbosaurus bataar, arraché illégalement au désert de Gobi puis transitant par la Corée du Sud avant d’arriver en France, est considéré par la Mongolie comme un trésor paléontologique national et mondial. Sa restitution marque un succès majeur dans la lutte contre le trafic international de fossiles.
La Mongolie en première ligne pour protéger son patrimoine ancestral
Dans ce pays, la loi considère tout artefact paléontologique comme un élément du patrimoine culturel. La Mongolie coopère ainsi avec de nombreux États pour faire revenir les pièces spoliées et renforcer la protection de son héritage.
Son cadre juridique évolue régulièrement : constitution, loi sur la culture, loi sur la protection du patrimoine culturel, loi sur les musées… Au total, 56 lois nationales intègrent cette protection.
Mme Undram CHINBAT, ministre de la Culture, des Sports, du Tourisme et de la Jeunesse de la Mongolie et sa délégation ont donc accepté des mains d’Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics au sein du ministère des finances à Bercy, ces pièces inestimables.