Propre – Avis +

Editeur : 10/18

roman de Alia Trabucco Zerán

Présentation de l’éditeur

Une fillette meurt. La domestique qui s’occupait d’elle raconte. Un thriller psychologique et social impossible à lâcher !
Prix Femina étranger 2024.

La fillette meurt. Voici le fait par lequel Estela commence son récit. Estela, qui a quitté sa famille dans le sud du Chili pour la capitale où elle travaille comme employée de maison. Estela, qui s’est occupée pendant sept ans de la jeune victime, l’a bercée, nourrie, rassurée, grondée aussi. Qui connaît chaque étape ayant mené au drame : la chienne, les rats, les aveux, le poison, le pistolet. Chaque étape jusqu’à l’inéluctable.

Un roman psychologique haletant, angoissant et addictif, à travers lequel notre époque se dessine – une société fracturée par les rapports de domination et d’argent, où les uns vivent dans l’ombre des autres.

Avis de Thérèse

Seule dans une pièce sans fenêtre, Estela Garcia s’adresse à un mystérieux interlocuteur dissimulé derrière un miroir sans tain. Elle a quarante ans. Elle en avait trente-trois quand elle a quitté son village du sud du Chili pour devenir la domestique d’un couple aisé de la capitale Santiago, une semaine avant la naissance de leur fille Julia. Mais maintenant la petite fille est morte. Pourquoi ? Comment ? Qui est responsable ? C’est ce qu’Estela va raconter face au miroir.

Même si le fait que le personnage central de Propre soit une domestique amène à penser à La Femme de ménage qui connait un grand succès, le ton est bien différent, l’écriture plus détaillée, plus littéraire peut-être, le rythme dense, lancinant, et la tension monte peu à peu de façon insidieuse. Au-delà d’un thriller, Propre est également une approche sociale de la condition du personnel de maison au Chili, et le portrait d’une femme isolée chez ses patrons, très loin de sa famille et ses amis pendant des années. Et c’est petit à petit que certaines choses déraillent. On sait que la petite fille va mourir, et on voit apparaître dans la maison différents risques mortels, sans savoir avant la fin ce qui va se produire.

Le roman a fait l’objet d’une adaptation cinématographique chilienne, le film Propre est diffusé sur Netflix depuis le 10 octobre 2025. Tout à fait efficace pour qui n’a pas lu le livre, il surprend dès la première image ceux qui l’ont lu, puisqu’il commence au milieu du roman et ne livre que les derniers mois de cette histoire. Il manque donc forcément la montée en puissance très progressive d’une tension parfaitement décrite par Alia Trabucco Zeran. Un conseil : regardez le film (si vous en avez envie), puis lisez le livre qui vous permettra d’enrichir et approfondir le récit d’Estela ainsi que les liens entre elle et les différents membres de la famille qui l’emploie.

Alia Trabucco Zeran est une écrivaine et avocate chilienne. Avant de se consacrer pleinement à l’écriture, elle a travaillé sur des enquêtes liées notamment aux droits humains. Elle a également publié plusieurs essais sur les droits humains et le féminisme, ainsi qu’un livre de non-fiction dressant le portrait de trois femmes meurtrières, Assassines, récemment paru en France.

Propre a remporté le Prix Fémina 2024.


Fiche technique

Format : poche
Pages : 264
Éditeur : ‎10/18
Sortie : ‎ 21 août 2025
Prix : 8,60 €