
En octobre, les littératures de l’imaginaire sont mises sous les projecteurs dans les libraires partenaires, avec le désormais incontournable Mois de l’Imaginaire.
Depuis 2017, cet événement fédère une trentaine d’éditeurs, des librairies, des bibliothèques et des lecteurs autour d’un objectif commun : mettre en lumière la richesse et la diversité de la fantasy, de la science-fiction et du fantastique. Dédicaces, rencontres, catalogues thématiques et animations numériques rythment ce mois qui fait sortir l’imaginaire de ses marges pour l’ancrer pleinement dans le paysage culturel.

En 2025, le thème choisi est l’Altérité, un fil rouge qui invite à explorer ce qui nous différencie, nous rapproche et nous transforme.
Qu’elle prenne la forme de créatures fantastiques, de civilisations extraterrestres ou de sociétés alternatives, l’altérité est au cœur même des littératures de l’imaginaire. Elle interroge nos peurs et nos désirs, mais surtout notre capacité à accueillir l’autre. En choisissant cette thématique, le Mois de l’Imaginaire rappelle que rêver d’ailleurs, c’est aussi réfléchir à notre monde d’aujourd’hui.
L’Observatoire de l’Imaginaire vient de livrer son état des lieux pour la période octobre 2023 – septembre 2024. Résultat ? Si les supports étudiés sont de plus en plus nombreux, le traitement réservé aux littératures de l’imaginaire reste étonnamment stable.
Une presse encore frileuse
Parmi les 27 médias observés, 21 n’ont toujours pas de rubrique spécialisée consacrée aux univers de l’imaginaire. Certes, on croise des chroniques régulières ou ponctuelles, mais la place reste marginale, comme si ce pan entier de la création n’était qu’une curiosité.
Des éditeurs mieux représentés
Bonne nouvelle en revanche : les maisons et collections spécialisées gagnent en visibilité. Les généralistes eux-mêmes s’y mettent, avec des collections dédiées, signe que la reconnaissance institutionnelle avance lentement mais sûrement.
Les tendances qui ne passent pas (encore)
Côté genres, on note une stabilité remarquable. Contrairement à l’explosion en librairie, la presse généraliste ignore encore le phénomène de la romantasy, pourtant incontournable auprès des jeunes lecteurs. Le fossé entre pratiques de lecture et traitement médiatique reste flagrant.
Les titres stars de 2024
Enfin, certains ouvrages parviennent à tirer leur épingle du jeu avec une dizaine de chroniques recensées, preuve qu’il existe des coups de projecteur… mais l’effet reste concentré sur quelques titres plutôt que sur la richesse globale du secteur.