Downton Abbey III : Le Grand Final – Avis +/-

film britannique de Simon Curtis (2025)

Présentation officielle

Le retour tant attendu au cinéma du phénomène mondial nous replonge dans l’univers de la famille Crawley et de son personnel à l’aube des années 1930. Alors que chacun tente de faire évoluer Downton Abbey avec son temps, une nouvelle ère s’annonce, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs.

Avis de Claire

Londres, début des années 1930. Dans un interminable plan-séquence, la caméra se faufile entre les autobus rouges à deux étages et les taxis noirs. L’asphalte humide luit sous les néons clignotants de Piccadilly Circus et du quartier des théâtres. Dans l’un d’eux, deux mondes se côtoient : les Crawley, bien en vue et élégants au possible, et les Bates, leurs serviteurs, plus discrets, assis quelques rangs plus haut, là où les places sont moins chères. La famille Crawley est de sortie, et entend bien que cela se sache. Sur scène, une pièce de Noël Coward, Bitter Sweet — « doux-amer » en anglais — qui résume à merveille le ton du film.

Cependant, les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un grand film. Cet au revoir, empreint de mélancolie, ressemble moins à une œuvre originale qu’à un ultime clin d’œil aux fidèles. Certes, le public retrouvera la plupart des personnages auxquels il s’est attaché au fil des six saisons de la saga, de ses cinquante-deux épisodes et de ses deux longs-métrages : Downton Abbey (2019) et Downton Abbey : Une nouvelle ère (2022). Ce dernier opus, également réalisé par Simon Curtis — mari de l’actrice américaine Elizabeth McGovern, inoubliable Lady Cora Grantham — portait déjà en lui un parfum d’adieux. Cette fois-ci, c’est bien définitif.

Deux heures et trois minutes durant — beaucoup trop long — on assiste à la conclusion des aventures d’une famille qui aura pourtant su nous captiver, ainsi que nous faire rire et pleurer. Julian Fellowes, le créateur de la série, force le trait en cherchant à offrir à chacun de ses personnages une fin capable de satisfaire le plus grand nombre. En revanche, difficile de s’émouvoir des soucis de Lady Mary, en pleine tourmente privée et publique, ironiquement soulignés par le standard Poor Little Rich Girl de Noël Coward. Les scènes s’enchaînent finalement comme une succession d’épisodes, sans jamais trouver de véritable unité.

Une chose est sûre : il manque la morgue piquante de Lady Violet Crawley, incarnée par Maggie Smith, disparue il y a presque un an. La série lui rend toutefois un bel hommage, comme il se doit. On retiendra aussi l’époustouflante robe rouge portée par Michelle Dockery au début du film, signée Anna Robbins et inspirée des créations de Madeleine Vionnet et de la maison Chanel. Heureusement, l’univers léché de la série se retrouve dans les costumes et les décors, impeccables, malgré les accrocs d’un scénario bancal.

Un adieu en demi-teinte, qui séduira sans doute les fans de la première heure, mais laissera sur sa faim un public plus exigeant.


Fiche technique

Sortie : 10 septembre 2025
Durée : 123 minutes
Genre : drame historique
Avec Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Elizabeth McGovern, Laura Carmichael, Jim Carter, Penelope Wilton…