Mercredi 9 juillet 2025 à 20H40
film américain de Nicholas Meyer (1982)
– Sans cesse, je le pourchasserai autour des lunes de Nibi et autour d’Antarès et de son Maëlstorm, à travers les flammes et les ruines plutôt que de renoncer.
En 2285, l’USS Enterprise répond à appel de détresse du vaisseau spatial Kobayashi Maru, en perdition à l’intérieur de la zone neutre. La plupart des membres de l’équipage se trouvent à leur poste, sauf que le siège du commandant est occupé par une Vulcaine le lieutenant Saavik (Kirstie Alley)1. Cette dernière prend la décision d’enfreindre le traité de paix avec les Klingons et pénètre dans la zone neutre. C’est un désastre et l’un après l’autre les membres de la passerelle succombent2. C’’est alors que l’amiral Kirk (William Shatner) entre et annonce la fin de la simulation.
Le Commander Chekov (Walter Koenig) n’a pas participé à l’exercice. Affecté à l’USS Défiant, il se trouve à la surface de la planète Ceti Alpha VI, enquêtant en compagnie de son capitaine Clark Terrel (Paul Winfield), sur la présence (théoriquement impossible) d’une forme de vie sur ce monde hostile. Ils découvrent une habitation et à l’intérieur des ouvrages terriens datant d’avant la conquête de l’espace.
Soudain, Chekov comprend qui habite cet abri. Il panique et entraîne son capitaine à l’extérieur. Trop tard, les deux officiers de Starfleet se retrouvent entre les mains des hommes de Khan Noonien Singh (Ricardo Montalbán) 3. Cet humain génétiquement modifié, leader politique des guerres eugéniques des années 1991-19964, a en 2267 été exilé par le capitaine Kirk sur la planète Ceti Alpha V5. Mais quelques années plus tard, la planète Ceti Alpha VI a explosé causant une perturbation d’orbite pour la planète voisine, transformant les conditions de vie difficiles en infernales, ce qui explique que l’équipage du Défiant ait cru que Ceti Alpha V était Ceti Alpha VI6. L’agressivité des Améliorés se traduit par la recherche d’un coupable : Kirk !
Après un premier film (Star Trek, 1979) où l’antagoniste était un « nuage », il fut décidé de revenir aux fondamentaux avec un méchant sérieux (Gene Roddenberry avait été exclu de toute décision). Le choix se porta sur une vieille connaissance 7 redoutable. Son intelligence prodigieuse et sa force cinq fois supérieure à celle d’un être humain normal devrait mettre Kirk en difficulté. Seulement, pour des questions d’horaire, les deux acteurs ne pouvaient se trouver en même temps sur les lieux du tournage. Aussi, c’est une lutte entre deux capitaines de vaisseaux qui s’engage. L’affrontement entre Kirk et Khan dans la séquence de la nébuleuse de Mutara a été inspirée par la bataille entre le capitaine du destroyer Robert Mitchum et le commandant de sous-marin Curd Jürgens dans le film Torpilles sous l’Atlantique (1957)8.
Une autre inspiration est Moby Dick (que cite Kahn), la haine d’Achab envers la baleine blanche est ici transposée dans la lutte entre Kahn et Kirk.

- Elle est à moitié romulienne (une information qui sera coupée au montage), ce qui explique ses réactions émotionnelles, bien loin de la logique vulcaine. ↩︎
- Une partie du scénario avait fuité et avait annoncé la mort de Spock. Aussi, cette fin tragique a été présentée dès le début. ↩︎
- Cf. Les Derniers Tyrans, 22e épisode de la 1re saison de la série TV Star Trek (1967). ↩︎
- Suite à des erreurs scénaristiques, la date du troisième conflit mondial a évolué au cours des différents films et séries TV. Le roman The Rise and Fall of Khan Noonien Singh de Greg Cox apporte une possible explication. Les êtres génétiquement modifiés n’étaient pas connus du grand public, car des hommes de paille géraient pour eux des pays placés sous leur domination. Cela expliquerait par exemple que lorsque le Voyager s’est retrouvé dans le passé de la Terre en 1996 (cf. épisode Future’s End, saison 3 de Star trek Voyager, 1996), il n’a eu aucun écho d’une troisième guerre mondiale. Grex Cox explique également que le vaisseau spatial Botany Bay à bord duquel Singh et d’autres êtres améliorés avaient été placés en avait été construit en secret dans la Zone 51, grâce à une technologie récupérée sur une navette ferengi qui s’était crashé à Roswell en 1947 (cf. Les Petits Hommes verts « Little Green Men« , épisode de la saison 4 de Deep Space Nine. ↩︎
- Un statut similaire à celui de Lucifer dans Le Paradis perdu de John Milton (cet ouvrage se trouve dans la bibliothèque de Kahn) ↩︎
- Cela implique que soit les deux planètes du même système stellaire étaient identiques, soit que les ordinateurs de Starfleet n’avaient pas enregistré les différences de taille, gravité et atmosphère entre les deux planètes. ↩︎
- Walter Koenig trouvait étrange, que Khan reconnaisse son personnage, celui-ci n’ayant pas joué dans l’épisode Les Derniers Tyrans. Il ironisera longtemps auprès des fans, racontant que Chekov et Khan se sont croisés dans les toilettes de l’Enterprise et que Khan lui en veut, car Chekov avait utilisé la seule cabine disponible. La novélisation du film permet de réparer cette erreur en rajoutant un flash-back dans lequel les deux personnages se rencontrent. ↩︎
- qui a également été l’inspiration pour l’épisode Zone de terreur (Balance of Terror) (1966). ↩︎