
Lieu : au Plateau (Paris) et aux Réserves (Romainville)
Du 22 mars au 20 juillet 2025
Et découvre aussi le Hors Les Murs
Présentation officielle
L’imagerie d’heroic fantasy moyenâgeuse de la pop culture habite les univers des artistes d’aujourd’hui et le regard décentré de l’humain qui y règne leur ouvre un autre abord du futur. L’exposition Berserk & Pyrrhia, présentée au Plateau et aux Réserves du 22 mars au 20 juillet 2025, rend visible la circulation des images médiévales et leur appropriation postérieure et fait se rencontrer l’art médiéval et l’art contemporain.
Dans un diptyque entre Le Plateau et Les Réserves, l’exposition déploie différentes formes d’hybridation. Au Plateau, dans l’esprit de Berserk, et en faisant référence à l’interprétation dix-neuvièmiste de l’époque médiévale, plus mystique et romantique, les œuvres nous entraînent dans un cheminement obscur et sombre. Aux Réserves, elles puisent leurs références dans le merveilleux, les créatures anthropomorphes, le bestiaire médiéval, et nous transportent ainsi dans le monde de Pyrrhia, soulignant la place importante de l’artisanat et du lien à la communauté.
L’image du berserker, guerrier légendaire, a enfanté nombre de rejetons au cinéma, dans les jeux vidéo, les mangas ou le rap. Dans de nombreux mythes, le berserker est connecté à la terre, à l’animalité, avançant sans armure. Dans l’œuvre de Kentarō Miura, c’est par son armure que Guts devient un berserker. Les dessins magistraux qui animent l’histoire de ce manga sont gorgés
de références médiévales européennes, qu’elles soient directes ou inspirées de chefs-d’œuvre du XIXe siècle médiévaliste, aux teintes noires et obscures. Pyrrhia, lui, est un papillon qui a donné son nom à une île imaginaire, décrite dans les livres Les Royaumes de feu (Tui T. Sutherland), où règnent des dragons doués de raison, dépeuplée d’humains, on y croise pourtant de petits êtres marchant sur deux pattes avec une touffe de poils sur la tête, nommés charognards.
Plus précisément, ce papillon Pyrrhia umbra est aussi appelé “La Chrysographe”, noms des écrivains réalisant les enluminures dans les grimoires.
Exposition réalisée en collaboration avec le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge.
Avis de Hiro
L’exposition organisée par le Frac Île de France (Fond Régional d’Art Contemporain) se construit en diptyque. On découvre deux ensembles de tableaux sur deux lieux, le premier à Paris au Plateau et le second dans Les Réserves à Romainville.
Les expositions sœurs s’articulent autour de deux œuvres de pop-culture, la première Berserk de Kentaro Miura, mais aussi avec des objets historiques provenant du musée de Cluny. Les genres se mélangent, tout comme l’ancien et le contemporain. On observe les liens entre chacune des pièces exposées.
Au Plateau, l’univers exploré est plus sombre et tend vers le cauchemardesque et la violence. On se surprend à contempler les tableaux d’Alison Flora qui use de son propre sang pour peindre ses œuvres, ou se perdre dans les détails des œuvres de Gérard Trignac. Chaque pièce a une histoire et renvoie aux objets qui l’entourent. On observe une réelle réflexion dans la sélection et dans la manière dont chaque élément a été exposé.
La nature, un détail, il y a des échos, que ce soit des œuvres contemporaines ou anciennes. On est fasciné par la noirceur, on est mal à l’aise face à certaines créations et c’est le but recherché.
De l’autre côté, aux Réserves, on s’enfonce dans une exposition plus naturelle et organique, elle se fonde sur le papillon Pyrrhia qui donne aussi son nom à l’île imaginaire de la saga du roman Les Royaumes de Feu de Tui T. Sutherland. Cela peut être tout aussi dérangeant, mais la fascination est toujours là. On touche avec curiosité les matériaux, on observe les œuvres de Caroline Delieutraz en s’interrogeant sur la texture et ses représentations.
Les Réserves s’exposent sur trois étages et on est toujours accompagné par des petits livrets d’explication des œuvres. C’est passionnant, beaucoup plus lumineux mais tout aussi étrange que précédemment. Les liens sont toujours présents, certains artistes étant exposés sur les deux facettes de l’exposition.
Berserk et Pyrrhia offre une double exposition intéressante et riche. On voyage au pays des rêves et des cauchemars tout en étant accompagné de pop-culture et d’histoire. Ce qu’on voit reste en tête et on va même au-delà, car elle ne s’arrête pas là. Tout au long de l’année, des lieux vont s’ouvrir pour nous faire découvrir d’autres facettes, d’autres thèmes, d’autres artistes et œuvres qui ne méritent que d’être vues par le plus grand nombre.







Fiche technique
Dates : du 22 mars au 20 juillet 2025
Adresse 1 : Le Plateau – 22, rue des Alouettes – 75019 Paris
Ouvert du mercredi au dimanche de 14H à 19H
Tarif : entrée libre
Adresse 2 : Les Réserves – 43, rue de la Commune de Paris – 93230 Romainville
Ouvert du mercredi au samedi de 14H à 19H
Tarif : entrée libre