
Editeur : 10/18
roman de Dorothy West
Présentation de l’éditeur
Été 1953, sur la petite île de Martha’s Vineyard. Dans le très élitiste quartier de l’Oval, une nouvelle fait grand bruit : Shelby Coles, jeune débutante issue de la haute bourgeoisie noire de Boston, est sur le point d’épouser Meade, un musicien de jazz blanc. Alors que le mariage se prépare, les esprits s’échauffent.
Car tout le monde a un avis sur cette union particulière. C’est le cas de Lute McNeil, irrésistible Don Juan qui collectionne les conquêtes féminines blanches, ou de la vieille Gram, l’arrière-grand-mère maternelle de Shelby, vénérable aristocrate garante des traditions et du souvenir de toutes ces générations de Coles qui se sont succédé depuis l’abolition de l’esclavage.
Autour de ce mariage vont se cristalliser désirs et rancœurs, et faire remonter les souvenirs de la difficile ascension des noirs américains depuis l’abolition.
Avis de Claire
Issue de la bourgeoisie noire de Boston, Dorothy West (1907-1998) a traversé le 20e siècle de manière éblouissante. Son père, ancien esclave devenu riche marchand, a veillé à ce que sa fille soit choyée et reçoive la meilleure éducation. Diplômée de l’Université de Boston, ainsi que de l’Université Colombia de New York, elle en ressort journaliste et fonde son propre magazine, Challenge, qui publie régulièrement des auteurs afro-américains du mouvement Renaissance Harlem, dont elle fait aussi partie.
Comme les héros du Mariage, elle connait bien l’île de Martha’s Vineyard, où elle avait l’habitude de passer tous ses étés. Ce microcosme chic et nanti apparaît comme le théâtre de toutes les tensions et convoitises. Le roman commence alors qu’un mariage mondain se prépare. Née dans la prospère famille Cole, la jeune et jolie Shelby, une métisse qui peut passer pour une Blanche, s’apprête à épouser un Blanc, pour le plus grand plaisir de son arrière-grand-mère, une ancienne grande dame de l’époque esclavagiste. A la veille de ce mariage qui ne satisfait pas toute la communauté, l’histoire familiale, compliquée et douloureuse, remonte à la surface.
Dans le quartier très codifié de l’Ovale, au cœur de l’île, les Cole sont des notables. Durant ces années 50, le spectre de l’esclavage n’est pourtant pas très loin et Shelby porte en elle les stigmates de son histoire familiale, puisqu’elle descend aussi bien de l’esclave que de l’esclavagiste. Ses yeux bleus et ses cheveux blonds peuvent tromper le premier venu, mais elle est bel et bien métisse. Un homme, noir et fier, violent et têtu, Lute McNeil, est déterminé à faire son possible pour faire échouer ses noces, car il convoite la jeune fille. La tragédie rôde, inévitable.
Menant une carrière très active de journaliste, Dorothy West publie un premier roman en 1948, Life is easy, qui connaît un succès d’estime et qui n’est pas encore traduit en français. Il faudra attendre presque cinquante ans, en 1995, pour que sorte ce second roman, véritable phénomène de la culture afro-américaine. Ce livre doit aussi une partie de sa célébrité à son éditrice, Jackie Onassis, alors employée dans la fameuse maison d’édition américaine Doubleday, connue notamment pour avoir publié Daphné du Maurier aux Etats-Unis.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 288
Editeur : 10/18
Sortie : 20 février 2025
Prix : 8,90 €