
film anglo-américano-hongrois de Brady Corbet (2025)
Présentation officielle
L’histoire, sur près de trente ans, d’un architecte juif né en Hongrie, László Toth. Revenu d’un camp de concentration, il émigre avec sa femme, Erzsébet, après la fin de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis pour connaître son » rêve américain « .
Avis de Valérie
László Toth a fui son pays avant les rafles nazies et arrive à Ellis Island (New York), puis se rend en Pennsylvanie où un proche lui offre un lit et un boulot. Cet architecte visionnaire juif appartient au style brutaliste qui repense les formes et l’espace architectural. Sa femme et leur nièce sont restées en Hongrie et doivent le rejoindre dès que cela sera possible.
László est particulièrement reconnaissant pour cette chance de recommencer sa vie. Avec son cousin Attila, il espère asseoir sa pratique et lorsque le jeune Harry Lee Van Buren vient leur commander un grand projet, tous les deux pensent que c’est le début de la réussite. Ils doivent redécorer la bibliothèque personnelle d’un magnat et László réussit un chef d’œuvre du genre. Malheureusement, le patriarche revient plus tôt et prend très mal ce qu’il prend pour une violation de domicile. L’attitude peu humble de László l’horripile et ils sont renvoyés sans être payés.
C’est alors pour László la chute. Il se retrouve à travailler comme terrassier et à vivre dans un refuge pour indigent, jusqu’au jour où le puissant Harrison Van Buren le retrouve et lui offre une porte de salut.
Présenté comme un biopic historique, on est surpris d’apprendre que finalement László Toth n’existe pas. En effet, le film montre de nombreux détails qui auraient eu de l’importance que si cela éclairait une personne réelle. Le scénario peut alors paraître bancal, avec une conclusion qui élude beaucoup de questions malgré la longueur du format. On note un énorme écart entre deux périodes finales, sans explications.
Si la volonté de Brady Corbet était de montrer la difficulté à reconnaître les véritables artistes et leurs apports au monde, c’est noyé par beaucoup d’autres considérations. L’image est très belle, les acteurs éblouissants, mais on peine à comprendre la raison d’étirer le contenu sur plus de 3H30.
Il se dégage néanmoins de la pellicule un charme, une résonnance particulière, à mettre au crédit du réalisateur. Dans le rôle principal Adrian Brody est vraiment excellent. C’est d’ailleurs lui, qui nous fait tenir de bout en bout tant il donne corps et vie à cet homme particulier. Guy Pearce est méconnaissable et incarne toute la vilénie de l’abus de pouvoir, comme du capitalisme américain.
Voilà un très beau film dont le montage bancal atténue sa portée, mais qui est une histoire touchante et terriblement humaine.




Fiche technique
Sortie : 12 février 2025
Durée : 214 minutes
Genre : drame
Avec Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce…