Éditeur : 10/18
roman de Sébastien Rutés
Présentation de l’éditeur
Entre argot, violence et humour, Sébastien Rutés joue avec les codes dans un véritable hommage aux romans noirs américains !
Avril 1950. Gringoire Centon est traducteur pour la Série Noire. Parlant mal l’anglais, il fait traduire son épouse en cachette et se contente de transposer le résultat dans un argot approximatif qu’il apprend dans des bistrots mal famés.
Désireux de devenir écrivain lui-même, il se laisse entraîner par un drôle d’Américain dans une rocambolesque affaire de truands lettrés, de faux manuscrits et de vrais gangsters, sur fond de guerre culturelle Est-Ouest et de lutte entre anciens et modernes pour la recomposition du Milieu parisien.
Avis de Thérèse
Paris, 1950. Gringoire Centon, auteur sans succès d’un roman intitulé La Vespasienne et en manque d’inspiration, accepte, faute de mieux, de traduire des romans américains pour la toute nouvelle collection Série Noire de Gallimard, créée par Marcel Duhamel. Le premier problème, c’est qu’il ne parle pas anglais… mais sa femme Gisèle oui, et c’est elle qui lui remet les textes traduits pour qu’il les adapte au style souhaité. Le deuxième problème, c’est qu’il aime les textes classiques, la finesse du vocabulaire et que, pour adapter l’argot américain aux lecteurs français, il ne voit qu’une solution : se plonger dans les œuvres de François Villon. Mais cela ne suffit pas, il décide donc de rechercher la compagnie de quelques malfrats pour s’approprier leur langage et écrire lui-même un roman pour la Série Noire.
Pour Gringoire Centon, les polars américains, ce n’est pas de la littérature. Mais, dans ce court roman réjouissant dont le héros déteste tout ce qui est américain, à commencer par le Coca-Cola, c’est pourtant bien de littérature qu’il s’agit. Sébastien Rutés nous offre une plongée passionnante dans l’univers littéraire des années 1950, où on croise Marcel Duhamel, le créateur de la fameuse Série Noire, et certains de ses collaborateurs, auteurs et traducteurs.
La frénétique recherche du mot et du ton justes de Gringoire Centon va l’entraîner bien plus loin que prévu dans cette France de l’après-guerre où la chasse aux collabos agite encore différents milieux, pour la plupart armés, et où nombre de personnages jouent un double jeu, voire un triple jeu.
D’une plume alerte, dans ce texte bien documenté sur l’époque, parsemé d’humour et d’autodérision, Sébastien Rutés nous offre paradoxalement, derrière son titre Pas de littérature !, une belle plongée dans l’univers de la littérature policière mais aussi des œuvres classiques de Villon, Rabelais et d’autres. De l’autodérision, Sébastien Rutès n’en manque certainement pas : si son héros se lamente du manque de succès rencontré par son roman La Vespasienne, c’est bien Sébastien Rutés qui a publié ce titre il y a quelques années, mais pas dans la Série Noire !
Fiche technique
Forma : poche
Pages : 240
Éditeur : 10/18
Sortie : 2 janvier 2025
Prix : 8,30 €