
Editeur : Rouergue
roman d’Antonio Da Silva
Présentation de l’éditeur
Aqua. Sa peau dorée, rasée de la tête aux pieds. Les membranes entre ses doigts qui lui permettent de drisser. Son dieu, Sol, et ses rayons nourriciers. Son peuple capable de faire la photosynthèse. Son armée voyageant à bord d’immenses ballons. Son île entourée de nuages de toxiques. Son monde, irradié, ravagé par de vieilles guerres. Son kidnapping par des ennemis avides de nourritures. Et toujours la survie, à tout prix, pour découvrir enfin la vérité et éviter l’extinction.
Antonio Da Silva, après Azul (prix Millepages du roman ado), livre un roman d’éco-SF dévoilant les derniers instants d’une humanité au bord du gouffre dont le seul espoir repose sur une alliance avec l’envahisseur. Mais l’étranger est-il vraiment celui que l’on croit ?
Avis d’Emmanuelle
Sur cette île qui ne voit quasiment jamais la pluie, des êtres humanoïdes se nourrissent des rayons du soleil. Leur jardin d’Eden est régulièrement attaqué par les Karnis, les derniers descendants des hommes, devenus bêtes sauvages carnivores.
Le constat d’échec de l’humanité pourrait s’arrêter là : des êtres supérieurs ont appris à vivre en harmonie totale avec la nature. Mais les graines de la discorde sont plantées. Les Solariens vont bientôt s’éteindre eux aussi. La natalité est quasiment réduite à néant, et les éoliennes qui dispersent la poussière cachant le soleil sont de plus en plus difficiles à réparer tant les pièces de rechange manquent.
E si le seul moyen de survivre était d’accepter l’autre ?
Sol est un roman post-apocalyptique empreint de poésie, mais sans toutefois donner dans le lyrisme nébuleux. Le postulat est clair : l’industrialisation à outrance et les préjugés raciaux, c’est mal. L’entraide, la communication et le véganisme, c’est bien. Le jugement peut être vite interprété, mais heureusement le propos est nuancé quelques pages plus loin. Écologie, féminisme, animalisme : quel héritage nous ont laissé nos ancêtres ?
Il est facile de rentrer dans la lecture du roman, malgré un vocabulaire à des millénaires de notre culture actuelle, mais les restes de l’humanité sont facilement identifiables, grâce à des clins d’œil savamment dosés. Les Solariens seraient-ils l’aboutissement du respirianisme (dérive sectaire prônant le jeûne de nourriture et d’eau, au profit de bains de soleil énergisants) ?
La plupart des grandes questions écologiques sont abordées dans le livre et certaines y ont trouvé une réponse. Mais toutes les solutions ne sont pas bonnes à prendre.
Sol est un livre universel, à mettre entre toutes les mains, surtout pour se préparer aux heures sombres qui nous attendent…
Fiche technique
Format : broché
Pages : 448
Éditeur : Rouergue
Sortie : 23 août 2023
Prix : 18,50 €