The Dark Knight Returns – Avis +

Editeur : Urban Comics

de Frank Miller

– Cela fait dix ans aujourd’hui que Batman a fait sa dernière apparition.

À Gotham la chaîne de télévision locale énonce les différentes informations du jour. Outre les meurtres perpétrés par le Gang des Mutants et le prochain départ à la retraite du commissaire Gordon, on apprend que le milliardaire Bruce Wayne a financé la chirurgie esthétique et le traitement psychiatrique d’Harvey Dent (également autrefois connu sous le nom du super-vilain Double Face).

Mais, alors que se succèdent les informations donnant une large place à la violence, une chauve-souris fracasse une vitre et pénètre dans le manoir Wayne. Peu de temps après, les informations changent de nature. Des cambrioleurs et des membres du gang sont retrouvés grièvement blessés. De plus, une sorte de chauve-souris géante aurait été aperçue dans le Sud de Gotham. À l’hôpital psychiatrique d’Arkham un patient aux cheveux verts sourit…

Située vingt après la période « classique » des aventures de Batman, cette histoire se déroule dans une Amérique où Ronald Reagan (président des USA de 1980 à 1988 dans notre réalité) est toujours président et où l’Union Soviétique n’a pas disparu (le scénario a été rédigé dans la lointaine année 1986). La guerre froide et la menace d’anéantissement nucléaire sont donc toujours d’actualité (1).

Jason Todd, le second Robin, est mort au combat, tandis que Dick Grayson le premier Robin devenu Nightwing n’a plus parlé à Bruce Wayne depuis sept ans. Il y a une dizaine d’années, la population s’est retourné contre ses sauveurs. L’explication de Superman est la suivante : « Nous ne devons pas leur rappeler que des géants foulent le même sol qu’eux. »

Le Green Lantern Hal Jordan a rejoint les étoiles, Wonder Woman est retournée chez les Amazones dans l’Île du Paradis, Oliver Queen (qui fut autrefois Green Arrow) a disparu après avoir été amputé d’un bras. Quant à Bruce Wayne, il s’est retiré après avoir nargué les commissions de parents qui l’accusaient d’exercer une influence néfaste sur la jeunesse.

Confronté à cet étrange phénomène appelé « politiquement correct », Frank Miller lui a procuré un impact similaire à celui du maccarthysme des années 50. La démagogie a pris une telle ampleur que seul Superman peut utiliser discrètement ses super-pouvoirs. Il œuvre exclusivement pour le pouvoir politique américain. Justement, le président des États-Unis lui confie la mission de ramener à la raison le fauteur de troubles de Gotham.

Renouvelant efficacement le mythe de Batman Frank Miller a modernisé le propos. Le nouveau Robin, la jeune Carrie Kelley est également très douée avec l’informatique. Le contraste avec son mentor qui au début de la saga pulvérise un ordinateur à mains nues est évident ! L’impact a été tel que certaines des scènes clefs du comics Batman the Dark Knight ont été reprises trente ans plus tard dans le film Batman vs Superman.


(1) Dans ce comics les troupes américaines et soviétiques s’affrontent sur l’île de Corto Maltese. C’est en 1986 que Frank Miller a créé cette île. Par la suite elle sera présente où juste mentionnée dans les films Batman (1989) et The Suicide Squad (2021), ainsi que dans les séries télé Smallville et Arrow

Fiche technique

Format : broché
Pages : 208
Éditeur : Urban Comics
Collection : Nomad
Sortie : 19 janvier 2024
Prix : 5,90 €