Rocky, dernier rivage – Avis +

Editeur : Au Diable Vauvert

roman de Thomas Gunzig

Présentation de l’éditeur

« Parfois, dans ces moments, quand il avait pris un verre de vin et qu’une très légère ivresse arrondissait les angles de son esprit, il oubliait que le monde avait disparu. »

Avis de Thérèse

Le credo de Fred a toujours été qu’il devait « mettre sa famille à l’abri« , et pour cela gagner le plus d’argent possible pour tout leur offrir, ce qu’il a réussi au-delà même de ses espérances, mais sans jamais se soucier des autres, de l’environnement ou de quoi que ce soit. Quand la fonte d’un glacier libère un nouveau virus qui menace la population mondiale, il s’empresse d’embarquer sa famille vers l’île privée sur laquelle il a fait aménager une résidence munie de tout le confort, de la nourriture pour des années, des loisirs sous forme de livres, films, séries et musiques stockées sur un serveur, et de multiples sources d’énergie.

Cinq ans plus tard, Fred, Hélène et leurs enfants Alexandre et Jeanne vivent toujours sur leur île isolée du monde et plus aucune nouvelle ne parvient du monde extérieur. Sont-ils les derniers survivants de cette catastrophe planétaire ? Au début, ils étaient six sur l’île, qui leur était livrée avec deux domestiques chiliens pour s’occuper de toute l’intendance, mais ils ne sont plus là.

Même si l’urgence climatique fait le fond de ce récit, Thomas Gunzig s’intéresse davantage aux relations entre les quatre personnages, en les laissant exprimer leur point de vue au fil des chapitres. Ils n’ont pas tous le même avis quant à ce qui a pu se produire sur le reste de la planète. Certains y croient encore, d’autres ont renoncé depuis longtemps.

Fred, Hélène, Alexandre, Jeanne, c’était la famille parfaite, riches et beaux, ne manquant de rien, enviés de tous. Sur l’île, ils vont découvrir qu’il leur manquait peut-être l’essentiel : des sentiments pour les unir. Confrontés à l’isolement, la promiscuité permanente et l’absence de perspectives d’avenir, ils en arrivent à se détester, tenter de s’éviter, s’espionner.

Thomas Gunzig nous plonge dans un univers sombre, lourd, angoissant, pessimiste. Il ne fonde guère d’espoirs sur la nature humaine qui pousse depuis toujours l’humanité à favoriser le court terme par rapport à la durée, même en ayant connaissance des risques.

  • A quoi sert d’être riche, ou même très riche, quand il n’y a plus rien à acheter ?
  • Vivre sans espoirs, sans projets, est-ce autre chose que simplement survivre ?
  • Que faire de tout ce temps sans aucun projet ?

Plus qu’un roman survivaliste post-apocalyptique, c’est une satire de la société de consommation que nous livre Thomas Gunzig, d’un ton à la fois sombre, désabusé et cynique.

Et Rocky dans tout ça ? Au milieu des milliers d’heures de films et séries dont ils disposent au départ, c’est peut-être bien ce personnage qu’ils jugent has been qui va leur donner quelques leçons de vie… En tout cas, c’est un vrai livre coup de poing !

Fiche technique

Format : broché ‏
Pages : ‎368
Éditeur ‏: ‎Au Diable Vauvert
Sortie : 31 août 2023
Prix : 20 €