Les deux vies de Pénélope – Avis +

Editeur : Le Lombard

de Judith Vanistendael

 – Il faut vraiment être à moitié mort pour que tu t’intéresses à quelqu’un.

Ulysse est resté à Bruxelles et c’est Pénélope qui est parti à Troie… rectification : Alep. Chirurgien de guerre, Pénélope opère en pleine guerre civile. Pendant ce temps à Bruxelles, sa fille Hélène panique et appelle en urgence sa grand-mère pour un problème tout aussi sanglant : ses premières règles.

Le retour de Pénélope ne procure aucune allégresse. Cela fait plusieurs années que la famille (mari, fille, mère et sœur) est habituée à ses allers-retours. Sa sœur jumelle (tout un symbole) vit elle-même une existence des plus banales.
Cependant, Hélène est catastrophée : elle va bientôt avoir un examen de latin et ne maîtrise pas l’ablatif ! Pénélope va pouvoir la consoler. 

Mais elle est revenue de la zone de guerre avec un fantôme : une petite fille qu’elle n’a pas réussi à sauver. Cette trépassée, recouverte de rouge, la suit dans chaque pièce qu’elle fréquente. Il est temps de se rendre chez le psy avec lequel elle peut évoquer sa famille, notamment un grand-père absent, toujours en train de sauver le monde.

Ayant réalisé de manière clandestine un reportage dessiné sur le camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos (1), Judith Vanistendael a œuvré sur un album allégorique, qui apporte également un témoignage sur les événements récents.


(1) qui fut publié dans le journal Le Monde.

Fiche technique

Format : album
Pages : 48
Traduction : Hélène Robbe
Éditeur : Le Lombard
Sortie : 6 septembre 2019
Prix : 20,50 €